Avoir du chien…

C’est une expression qui signifie en France avoir du charme, alors qu’au Québec, elle décrit plutôt quelqu’un qui  est entreprenant, qui est débrouillard. Tout dépend de quel côté de l’Atlantique une personne se trouve. Quant à l’animal lui-même, nous savons que, au Moyen-Orient des temps anciens, des chiens sont nommés dans la Bible (entre autres dans Exode 11.7), et qu’ils ont fort probablement suivi les Hébreux qui se sont échappés d’Égypte pour se rendre dans la terre promise. Par ailleurs, des squelettes canins ont été découverts dans ce qui pourrait être un cimetière pour animaux domestiques à Ashkelon, en Israël, qui remonterait à l’Antiquité. À l'heure actuelle, au Moyen-Orient, les chiens sont rejetés par une grande partie de la population puisqu’ils sont considérés être des animaux malpropres et nuisibles comme le sont les rats en Occident.

D'autre part, on mange traditionnellement du chien dans des pays comme en Chine, en Corée, au Vietnam, au Laos et aux Philippines ainsi qu’au Myanmar, de même que dans certains pays d’Afrique. En Russie cependant, plus particulièrement dans certaines villes de Sibérie, les chiens posent un problème, selon une missionnaire qui exerce actuellement un ministère là-bas. Ressemblant plus à des loups qu’à des chiens, la plupart sont nés dans la rue et se déplacent habituellement dans la ville aux côtés des humains sans trop de problèmes. Tels des loups, ils sont bien organisés en meutes et on les entend japper entre eux. Bien que normalement, ils aient peur des hommes, ils attaquent régulièrement des femmes et des enfants, et ce surtout pendant la saison des amours. Chaque année, des attaques aux conséquences graves sont signalées, dont certaines sont mortelles.

En Amérique du Nord, les chiens sont choyés : ils habitent avec leur maître et leur famille, ont de la nourriture qui leur est spécialement propre, des vêtements à leur taille qui sont parfois conçus par des couturiers, des jouets, et ils bénéficient de soins de santé qui font parfois l’envie des humains quant à leur rapidité et leur efficacité. Ils accompagnent à l’occasion leur maître en vacances. Bref, pour les Nord-Américains, ce sont des membres de la famille.

Tout ceci nous enseigne que le chien est perçu différemment, selon les cultures. Une perception particulière révèle un aspect d’une certaine culture et nous enseigne sur la culture en général. Cet éveil à la culture de l’autre est au cœur du service interculturel et constitue un élément particulièrement utile lorsque nous voulons exercer un ministère à l’étranger, à long terme et à court terme, et même dans notre démarche pour partager notre foi aux nouveaux arrivants de notre voisinage. Il nous permet de nous éveiller à l’autre, de mieux comprendre le contexte d’où il vient. Il s’agit d’une démarche qui évolue sans cesse, qui grandit et qui rend notre mission auprès de l’autre plus efficace. Depuis cinquante ans, c’est ce qu’ont compris les missionnaires du Fellowship à l’étranger qui œuvrent partout dans le monde. Découvrez dans ce numéro spécial de l’Essor, marquant le cinquantième anniversaire du Fellowship à l’étranger, ses missionnaires passés et actuels, mais également les nouvelles composantes du Projet 2013 ainsi que des articles portant sur la mission de notre Fellowship.