Lorsque le malheur frappe, la foi devient florissante

People - Fleming familyLorsque le tremblement de terre a frappé la côte est du Japon en 2011, j’ai été laissé véritablement dans le noir, ne connaissant pas toute l’étendue de ce qui venait de se produire. Comme le sommeil était devenu impossible, ma famille et plusieurs de nos voisins, qui étaient venus se réfugier dans notre demeure, nous sommes rassemblés autour de chandelles. La terre avait tremblé toute la soirée et nous avons passé la semaine suivante à rassurer tout le monde que nous étions sains et saufs ainsi qu’à chercher de la nourriture, de l’eau et de l’essence. Une fois le courant revenu, nous avons appris à la télévision que le Japon avait été victime d’une triple catastrophe. À cent kilomètres au nord de notre maison, la centrale nucléaire de Fukushima avait été frappée d’un tsunami haut de vingt pieds et les villes dans un rayon de 500 kilomètres au nord de la centrale avaient été emportées.

Dès que j’ai pu me procurer de l’eau et de l’essence, je me suis rendu à Iwaki, située à 50 kilomètres au nord de notre maison et à 50 kilomètres au sud de la centrale nucléaire pour faire la distribution d’eau potable. Cette ville de 300 000 habitants avait été sévèrement touchée par les tremblements de terre et les tsunamis et ils étaient en proie à la peur des fuites des radiations de Fukushima. Vingt pour cent des gens d’Iwaki étaient maintenant sans toit. Nous avons bravé les routes impraticables, les répliques après le séisme et l’incertitude d’effectuer cette expédition pour procurer tous les vivres que nous pouvions trouver. Mais, me suis-je demandé, toute cette nourriture et toute cette eau pourraient-elles exercer une influence sur cette ville d’Iwaki dans les ténèbres spirituelles?

Le pasteur Sumiyoshi dirige une Église de 25 membres, l’une des rares Églises d’Iwaki. Après avoir secouru sa femme à son lieu de travail à moins d’un kilomètre de la mer, ils se sont rendus à leur domicile, un appartement situé juste au-dessus du bâtiment de leur Église. Leur voisinage, situé à trois kilomètres de la mer, était inondé. Il y avait un mètre d’eau dans leur Église. C’est ainsi qu’ils ont passé la nuit à l’étage en s’interrogeant sur la prochaine étape. Des parents leur ont offert de rester loin d’Iwaki, mais les Sumiyoshi ont décidé de demeurer sur les lieux. Très vite, les vivres ont rempli le sanctuaire de l’Église au lieu de l’eau. Pendant plusieurs mois, les voisins ont été libres d’y venir et d’y prendre ce dont ils avaient besoin. Le pasteur Sumiyoshi a travaillé sans relâche, comme les membres de cette congrégation pour servir leurs voisins et la population d’Iwaki qui avait été évacuée.

J’ai récemment eu l’occasion de parler avec le pasteur Sumiyoshi et je lui ai demandé s’il y avait des retombées positives issues de tout ce labeur. Il m’a expliqué que les gens de la congrégation n’avaient rien demandé à ceux qu’ils voulaient aider. Pendant les six mois qui ont suivi le « 3-1-1 », 50 personnes par jour en moyenne venaient à l’église pour se procurer de l’eau, de la nourriture, des vêtements ou simplement pour parler. Les croyants n’ont pas tenté de faire de l’évangélisation, sauf si on le leur demandait directement. Iwaki est une ville très imprégnée des traditions bouddhistes et le fait de demander aux gens de fréquenter l’église ou même d’écouter l’Évangile pour obtenir de la nourriture les aurait éloignés de l’aide dont ils avaient besoin. Il s’est demandé si le fait d’utiliser l’église comme centre de ravitaillement était la bonne chose à faire. Sans doute, pensait-il, devrions-nous simplement prêcher l’Évangile! En fait, ils PRÊCHAIENT l’Évangile, mais sans paroles. À Noël, soit neuf mois après la catastrophe, ils ont organisé une série de rencontres et ont invité tous ceux qui voulaient venir. De la marchandise à l’intention des voisins était encore alignée devant les murs du sanctuaire; ils ont organisé un service de baptême pour trois adolescents du voisinage ainsi que pour un grand-père qui était venu à la foi depuis la catastrophe.

Le pasteur Sumiyoshi m’a raconté que ce désastre leur avait permis d’effectuer dix années d’évangélisation en neuf mois, puisqu’ils n’avaient baptisé que cinq personnes dans les dix années qui avaient précédé cette catastrophe. Le pasteur Sumiyoshi et sa petite congrégation ont fait confiance à Dieu et ont procuré des vivres à la communauté après la catastrophe. Ils sont demeurés à Iwaki et l’Église est devenue un endroit où les gens savaient qu’ils pouvaient obtenir de l’aide. À l’heure actuelle, la congrégation comporte 30 âmes au lieu de 25.

Kathryn et Rob Fleming sont des implanteurs d’Églises de maison à Hitachinaka et vivent au Japon depuis 20 ans. Beaucoup de vivres que Rob a apportés ont été payés par les dons faits à AIDE. Les répliques sismiques se poursuivent. En effet, les Fleming ont vécu plus de 3 000 tremblements de terre dans les deux années qui ont suivi la catastrophe.

spring 2013 - Japan Essor Spring 2013