George Whitefield : un homme du XVIIIe siècle centré sur ses objectifs

LESSOR FALL 2014 - HAYKIN MICHAELCottam, un petit village du sud-ouest de l’Ontario près de Windsor a été le théâtre de l’un des phénomènes les plus extraordinaires survenu au XXe siècle. En effet, le pasteur baptiste de l’endroit, Arnold Dallimore a écrit la biographie la plus à jour au XXe siècle de l’un des chrétiens les plus marquants du XVIIIe siècle, l’évangéliste George Whitefield (1714-1770). Sans relâche, au cours de nombreuses années, M. Dallimore, historien autodidacte, a travaillé d’arrache-pied pour mener à bien son grand projet d’écrire la vie de M. Whitefield qui a finalement été publiée en deux volumes au cours des années 1970 et 1980. Cet ouvrage constitue une étude rigoureuse de la vie de M. Whitefield, mais a également transformé la vie de ceux qui l’ont lu, y compris l’auteur de ces lignes. En effet, M. Dallimore était un homme déterminé, centré sur le fait de gagner l’âme des perdus et centré sur la gloire de Dieu. En ce trois centième anniversaire de la naissance de M. Whitefield, Arnold Dallimore aurait assurément désiré que nous nous souvenions de la détermination de M. Whitefield et que nous suivions son exemple.

La détresse spirituelle et morale du XVIIIe siècle

Selon John Walsh, historien d’Oxford, au cours des premières décennies, les sociétés anglophones des deux côtés de l’Atlantique étaient caractérisées ainsi :

1) Un déclin significatif de l’autorité du ministère;
2) La montée du rationalisme et une attaque intellectuelle massive du christianisme surnaturel;
3) L’accroissement de la richesse matérielle et de l’opulence;
4) La frivolité de la jeunesse et leur indifférence concernant les choses spirituelles;
5) Le sentiment d’impuissance spirituelle des croyants dévoués.

Les documents de nature publique ainsi que les témoignages personnels attestent ces descriptions. À cet effet, voici le témoignage d’un auteur du début du XVIIIe siècle, Benjamin Keach (1640-1704), un théologien baptiste, qui a décrit, en 1701, la ville de Londres :

La sodomie a-t-elle été si présente au sein de cette nation chrétienne, ou si souvent et notoirement pratiquée, comme l’indiquent les preuves tangibles que présentent la ville et ses alentours, nonobstant la lumière étincelante de l’Évangile qui brille à cet égard et le pénible travail qui a été entrepris pour réformer ce blasphème abominable qui abonde en ces lieux? N’est-il pas surprenant que la patience de Dieu ne nous ait pas écrasés dans sa colère avant l’heure? Les jurons, le blasphème, la prostitution, l’ivrognerie, la gloutonnerie, l’égoïsme et la convoitise ont-ils atteint leur apogée à cette époque en ce lieu?

Malgré la présence de nombreux ministères comme celui de M. Keach et de plusieurs sociétés qui avaient été créées pour apporter une réforme morale, l’homosexualité, le blasphème, l’immoralité, l’ivrognerie et la gloutonnerie étaient largement répandus. Les trois prochaines décennies n’ont pas été empreintes d’améliorations en ce sens. Les débuts du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne étaient, comme l’a souligné Selina Hastings dans les années 1990, « une période où régnait l’athéisme, où la moralité était absente et où l’alcoolisme et le jeu ont atteint un niveau de prodigalité inégalé jusqu’à ce jour. »

L’Église d’État en Angleterre était tout simplement désemparée devant l’état désastreux de la société. Les évêques de l’Église d’Angleterre de cette époque étaient en grande partie, selon l’historien anglais J. H. Plumb, « des politiciens » plutôt que des hommes guidés par l’Esprit. Il souligne qu’« il existe une telle sécularité parmi [les évêques] du XVIIIe siècle qu’aucune apologétique ne saurait la dissimuler ». Ils ne s’acquittaient de leurs devoirs ecclésiastiques « que selon ce que leurs devoirs politiques leur permettaient. » La sécularité de ces évêques se manifestait également d’autres manières. Ainsi, Jonathan Trelawny (1650-1721), évêque de Winchester, avait « l’habitude d’excuser ses jurons en affirmant qu’il jurait en tant que baronet et non comme évêque! » De tels évêques n’avaient évidemment pas le temps ni l’intérêt de promouvoir le réveil de l’Église. Bien sûr, la direction ecclésiastique n’était pas entièrement décadente; cependant, les évêques séculiers ont concrètement causé l’anéantissement de toute réforme efficace.

D’ailleurs, l’attention de bien des membres du clergé qui étaient sous la direction des évêques a été détournée vers des champs d’intérêt tels la philosophie, la biologie, l’agriculture, la chimie, la littérature, le droit, la politique, la chasse au renard et l’alcool. Tout, sauf le ministère pastoral et la spiritualité. Certes, un grand nombre des ministres de l’Église d’Angleterre n’avaient pas les moyens de poursuivre de tels champs d’intérêt, puisqu’ils arrivaient à peine à gagner leur vie. Toutefois, très peu d’entre eux, riches ou pauvres, prêchaient autre chose que des sermons ternes, indifférents et moralisateurs.

Même au sein de beaucoup d’Églises qui figuraient parmi les contestataires, les enfants des puritains (ceux qui sont nos aïeux théologiques), les choses n’allaient guère mieux. Un observateur de ces Églises, en homme averti, a déploré le fait que « les doctrines distinguées de l’Évangile, Christ crucifié, le seul espoir de l’homme déchu, le salut par son sang répandu, la sanctification de son Esprit éternel, sont des choses traditionalistes qui sont rarement entendues dans nos Églises. » La vie chrétienne était essentiellement définie par la vie morale étayée de bonnes œuvres. L’ardeur spirituelle était considérée avec horreur comme « enthousiaste » ou fanatique. L’inscription d’une pierre tombale de cette époque résume bien l’idéal de ce temps-là : « pieux sans enthousiasme. »

C’est le réveil évangélique du XVIIIe siècle, son message de nouvelle naissance et de justification par la foi, qui a suscité des changements positifs et de l’espoir dans ce morne cadre. Au cœur de ce réveil se trouvait George Whitefield.

Les premières années et la conversion de George Whitefield

LESSOR FALL 2014 - HAYKIN 2George Whitefield était le plus jeune fils de Thomas Whitefield (1681-1716), propriétaire du Bell Inn, le meilleur hôtel de Gloucester en ce temps-là. Le père de George est décédé lorsque ce dernier était âgé de deux ans, et c’est ainsi qu’il a été élevé par Élizabeth (vers 1681-1751), sa mère. Ses résultats scolaires n’étaient pas remarquables, sauf pour son talent d’acteur. Pendant un certain temps au cours de son adolescence, lorsque Richard, son frère aîné, a repris les rênes de l’hôtel, il y a travaillé en tant que serviteur. Cependant, sa mère rêvait d’un meilleur avenir pour son fils. Sa persévérance ainsi que la gentillesse de leurs amis lui ont permis d’entrer au Pembroke College de l’Université d’Oxford en novembre 1732. C’est à cet endroit, au cours de l’été suivant qu’il a rencontré John Wesley (1703-1791) et Charles, son frère cadet (1707-1788), qui participaient régulièrement aux rencontres d’un groupe d’hommes que l’histoire a surnommé « le groupe saint ». Ce dernier comptait une dizaine d’hommes qui tentaient ardemment de mener une vie centrée sur la religion en ces temps d’extrême dissolution.

M. Whitefield, qui était du même avis et qui recherchait l’amitié spirituelle depuis son arrivée à Oxford, s’est joint à eux. C’est ainsi qu’il a participé à de nombreuses activités religieuses comme jeûner, prier régulièrement, assister à un culte d’adoration et s’abstenir de ce qu’on appelait les plaisirs mondains. Malgré le zèle qu’il déployait dans la pratique de ses activités religieuses, il n’avait pas le sentiment de paix avec Dieu ni l’assurance que Dieu était satisfait de ses actions.

C’est au printemps 1735 qu’il s’est converti, après que Charles Wesley lui ait donné un livre d’Henry Scougal (1650-1678) intitulé Life of God in the Soul of Man (1677). Cet auteur était un puritain et un ancien professeur de divinité à Aberdeen. Ce livre constituait un défi direct aux efforts ardents de Whitefield pour créer une vie vertueuse qui mérite la faveur de Dieu. Voici comment M. Whitefield  a raconté ce moment dans l’un de ses sermons bien des années plus tard en 1769 :

Je dois rendre témoignage à mon vieil ami Charles Wesley qui m’a remis un livre intitulé The Life of God in the Soul of Man où Dieu m’a montré que je dois naître de nouveau ou être damné… Comme le dit le bon auteur [de cet ouvrage, Scougal], un homme peut aller à l’Église, faire ses prières, recevoir le sacrement et pourtant, mon frère, ne pas être un chrétien. Comme mon cœur s’est élevé, comme il a frémi, tel un homme qui a peur d’examiner son livre de comptes, de peur de constater qu’il est en faillite : et pourtant, brûlerais-je ce livre, devrais-je le jeter, le mettre de côté ou devrais-je l’examiner de plus près? C’est ce que j’ai fait, je l’ai examiné et, tenant ce livre dans mes mains, je me suis ainsi adressé au Dieu du ciel et de la terre : Seigneur, si je ne suis pas chrétien, si je n’en suis pas un véritable, au nom du Seigneur Jésus-Christ, montre-moi ce qu’est le véritable christianisme, pour que je ne sois pas damné au bout du compte. J’ai poursuivi ma lecture et j’ai découvert la tricherie : « oh!, disait l’auteur, tous ceux qui connaissent les faits de la religion savent qu’elle est l’union essentielle du Fils de Dieu, le Christ qu’il a formé dans le cœur ». Quel rayon de la vie divine a ainsi frappé ma pauvre âme…

Ce livre a éveillé chez lui le désir d’expérimenter la nouvelle naissance, M. Whitefield avait lutté passionnément pour trouver le Salut au moyen d’un ascétisme extrême sans y parvenir. Enfin, lorsqu’il est parvenu au bout de ses ressources en tant qu’être humain, Dieu l’a rendu capable, selon ses propres mots : « de me reposer sur son cher Fils par la foi vivante et en me donnant l’Esprit d’adoption, de me sceller, comme je l’espère humblement jusqu’au jour de la rédemption éternelle. » Puis, il poursuit : oh! Quelle joie! Mon âme a été comblée par une joie indicible, si pleine et remplie de gloire… »

LESSOR FALL 2014 - HAYKIN 1La prédication en plein air

Peu après, M. Whitefield s’est mis à prêcher. Il n’a pas été découragé lorsque les Églises ont commencé à lui interdire leur accès, parce qu’il était centré sur la nouvelle naissance et le besoin des hommes d’être régénérés. En effet, la moralité seule, insistait-il, ne pouvait sauver personne. Le samedi 17 février 1739, il prit la décision de se rendre à Kingswood, un quartier de l’industrie du charbon aux abords de Bristol, et de prêcher en plein air à un groupe de charbonniers. Ces hommes et leurs familles vivaient dans les bas quartiers malfamés et sombraient dans l’alcool et la violence. Sans aucune église dans les environs, ils ignoraient tout du christianisme et de ses principes fondamentaux. Ce fut un point tournant, non seulement dans sa vie, mais également dans celle de l’histoire de l’Église. À partir de ce moment, M. Whitefield s’est plu à l’appel qu’il avait reçu pour prêcher en plein air. Il prêchait dans les champs et dans les fonderies, à bord des bateaux, dans les cimetières et les brasseries, à cheval et même au-dessus des cercueils, sur les murs de pierre et sur les balcons, dans les escaliers et les moulins. Ainsi, faisant référence à son appel dans une lettre du 14 décembre 1768, il écrivait : « J’aime l’air fortifiant. » L’année suivante, il déclarait : « Il est bon de se rendre dans les grands espaces et les haies. La prédication dans les champs, la prédication dans les champs pour toujours! »

Par ailleurs, M. Whitefield ne se contentait pas de prêcher le Christ au moment de la prédication. Il saisissait toutes les occasions de témoigner de sa foi. « Que Dieu me préserve, a-t-il remarqué, en voyage, je ne peux passer un quart d’heure en compagnie de quelqu’un sans lui parler du Christ. » À d’autres occasions, lors de sa sixième tournée de prédication en Amérique, il est demeuré dans une famille riche, bien que mondaine, à Southold à Long Island. Cette famille a découvert, après que l’évangéliste avait quitté leur maison, qu’il avait gravé à l’aide d’une bague à diamant sur l’un des volets de la chambre où il avait dormi : « une seule chose est nécessaire! »

En février 1739, lors de son premier service en plein air, deux cents personnes s’étaient rassemblées. À l’intérieur d’environ six semaines, Whitefield prêchait de nombreuses fois par semaine à des foules de plusieurs milliers de personnes! La description de M. Whitefield de son ministère à cette époque est classique. Lorsque nous lisons le récit de M. Whitefield, imaginez la scène dans les charbonneries de Kingswood : la campagne verdoyante, les piles de charbons, les taudis sordides et les personnes aux visages sales rassemblées en demi-cercle.

Ils n’avaient aucune justice à laquelle renoncer en eux, ils étaient heureux d’entendre parler de Jésus, cet ami des publicains qui n’est pas venu pour appeler les justes à la repentance, mais les pécheurs. C’est la longue coulisse blanche laissée par leurs larmes sur leurs joues noircies quand ils sortaient de la mine qui montrait à quel point ils étaient touchés. Des centaines et des centaines d’entre eux ont été animés par des convictions profondes et, comme cet événement l’a démontré, se sont entièrement et sincèrement convertis. Ce changement a été visible à tous bien que de nombreuses personnes aient choisi de l’imputer à n’importe quel phénomène plutôt qu’à Dieu.

Voici une autre description de cette époque, où d’autres personnes, en plus des mineurs de Bristol, s’assemblaient pour entendre prêcher M. Whitefield :

Au début de mon ministère d’improvisation, je vivais plusieurs conflits intérieurs. Parfois, lorsque vingt mille personnes étaient rassemblées devant moi, je n’avais, et c’était là ma crainte, aucune parole à dire, ni à Dieu ni à eux. Pourtant, je n’ai jamais été complètement abandonné et souvent... réconforté par le fait que j’avais heureusement compris par expérience ce que notre Seigneur entendait lorsqu’il a dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein […] » Jean 7.38. Le ciel ouvert au-dessus de moi, la perspective des champs voisins ainsi que la vue de milliers et de milliers de personnes dont certains étaient dans des voitures à cheval, d’autres à dos de cheval, d’autres encore, dans les arbres et, à certains moments, tous touchés et pleurant ensemble, à quoi était parfois ajouté la solennité du soir qui approchait était presque trop pour moi et me bouleversait profondément.

Le réveil et le ministère de M. Whitefield

L’Angleterre était en plein réveil! Aucun homme n’a autant contribué à ce réveil, qui s’est répandu au pays de Galles, en Écosse et en Amérique du Nord, que M. Whitefield. Au cours de ses 34 années de ministère, entre sa conversion et sa mort survenue en 1770 à Newburyport au Massachusetts, M. Dallimore a estimé qu’il avait fait environ 18 000 prédications. De plus, un grand nombre de ses sermons ont été prêchés devant de nombreuses congrégations qui comptaient 10 000 personnes et des auditoires qui pouvaient s’élever à 15 000 personnes.

En plus de ses prédications partout en Angleterre, il s’est souvent rendu au pays de Galles, a visité l’Irlande à deux reprises et a séjourné en Écosse à quatorze reprises. Il a traversé l’Atlantique treize fois, s’est arrêté aux Bermudes pendant onze semaines et a prêché dans presque toutes les villes d’importance sur la côte Atlantique. Ce qui est remarquable, c’est que M. Whitefield a vécu dans un siècle où parcourir 30 kilomètres entre deux villes était un véritable périple.

Lors de ses voyages en Écosse et en Amérique, il se rendait dans ce que beaucoup considéraient comme les frontières de la société et la culture britannique transatlantique. Pourtant, certaines des plus riches bénédictions de Dieu pour son ministère se trouvaient dans ces régions. Par exemple, Harry Stout a commenté les retombées en Amérique du ministère de M. Whitefield en ces mots :

Les retombées du ministère de M. Whitefield en Amérique ont été si grandes, qu’il peut être considéré à juste titre comme le premier héros culturel de l’Amérique. Avant son arrivée, il n’existait ni individu ni événement unificateur au sein des colonies. En effet, avant lui, il est probable qu’aucun nom sauf des membres de la royauté n’était reconnu de Boston à Charleston. Cependant, en 1750, pratiquement chaque Américain aimait et admirait M. Whitefield et le considérait comme leur héros.

Le ministère de M. Whitefield, qui insistait sur la nécessité de la conversion et du travail du Saint-Esprit dans le cœur des gens, n’était pas sans susciter des critiques, dont un bon nombre qui le montrait du doigt en dénonçant ce qu’ils définissaient comme du fanatisme. Or, nous devons admettre que lors des premiers pas de son ministère, M. Whitefield a fait certaines déclarations inconsidérées et a adopté certaines attitudes qui ont alimenté l’opposition. Ainsi, au cours de sa seconde tournée en Amérique, M. Whitefield semblait soutenir que l’assurance appartenait à l’essence même de la foi salvatrice et qu’un chrétien mûr pouvait discerner les marques d’une conversion chez une autre personne. À son honneur, M. Whitefield a admis plus tard le caractère déraisonnable de ses propos, qui étaient trop rudes et hâtifs tant dans ses prédications que dans ses écrits publiés. « Le feu qui m’animait alors y était pour quelque chose, a-t-il écrit en 1748, je trouve que j’ai souvent écrit et parlé selon mon propre esprit, croyant être animé de l’Esprit de Dieu. »

Une parole de persévérance

Au cours des premières années du réveil, les prédications itinérantes de M. Whitefield étaient souvent présentées comme preuves de son « enthousiasme » ou de son fanatisme. En réponse à ses détracteurs, M. Whitefield prenait l’apôtre Paul en exemple comme on le décrit dans Actes des apôtres : « N’était-il pas rempli d’une impatience sainte et d’une soif insatiable de voyager et d’entreprendre de dangereux périples pour la conversion des infidèles? » Ici, M. Whitefield nous expose la passion spirituelle qui l’a poussé à voyager incessamment sur la terre ferme (et qui doit également saisir nos Églises), le désir de voir les perdus accepter Christ comme leur Seigneur et Sauveur et, par le fait même, étancher leur soif spirituelle la plus profonde en Christ.

-M. Michael Haykin est professeur de l’histoire de l’Église et de la spiritualité biblique et directeur du Andrew Fuller for Baptist Studies au Southern Baptist Theological Seminary de Louisville au Kentucky.