Le choix
Le 6 décembre est la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes au Canada. Ce mémorial trouve son origine dans les événements qui sont survenus en 1989 lorsque Marc Lépine est entré dans les locaux de Polytechnique à Montréal et qu’il a tiré et tué quatorze femmes, étudiantes en ingénierie. C’est aussi l’histoire des femmes autour du monde qui, simplement à cause de leur sexe, souffrent de discrimination et de persécutions de toutes sortes. Malgré tout, la tragique histoire de Marc Lépine mène également à un récit de foi, celui de Monique, sa mère.
En 1989, à cette date, les sentiments de honte, de peur, de paralysie, d’isolement, de douleur et de dépression ne sont que quelques-uns des effets que les actions de son fils ont suscités chez Monique Lépine. Il a fallu vingt-deux ans et l’autre événement survenu au Collège Dawson en 2006 avant qu’elle parvienne par la grâce de Dieu à lever la tête, à affronter le monde et à raconter son histoire (Vivre, Éditions Libre Expression, 2008).
Monique n’oubliera jamais ce jour. Elle se dirigeait vers son Église pour prendre part à une réunion de prière lorsqu’elle a entendu qu’un massacre avait eu lieu à l’école Polytechnique. Ses premières pensées ont été pour la mère de cet homme qui avait tué ces femmes pour ensuite s’enlever la vie. « […] avant de me rendre à la réunion de prières. J’ai entendu les nouvelles et j’étais en état de choc, comme tout le monde… j’ai pensé que c’était une chose terrible, une horrible tragédie. Je me suis rendue à la réunion de prières et j’ai été poussée à demander des prières pour la mère de cet homme […]. »
Le jour suivant, elle apprenait qu’ELLE était cette mère. Lorsque le père de Marc a quitté son foyer, Marc avait six ans. Cet homme avait été abusif tant en paroles qu’en actes envers Monique, mais également envers leurs deux enfants et il n’avait démontré que du mépris envers les femmes.
Au cours des années 70, Monique alliait son travail avec ses études supérieures en soins infirmiers. Les enfants vivaient avec des membres de la famille et des amis pendant cette période, ne voyant leur mère que les week-ends. Dans l’une des nombreuses entrevues qu’elle allait accorder par la suite, Monique a révélé qu’elle s’était demandé, puisqu’elle était devenue une femme très bien, de haut niveau, si Marc n’avait entretenu de la haine envers elle et qu’il avait transposé cette haine vers les femmes de l’école Polytechnique. Elle ne connaitra jamais la réponse à cette question, même si, dans une lettre écrite le jour du carnage, Marc aurait écrit : « […] j’ai décidé d’envoyer les féministes, qui ont détruit ma vie, vers leur créateur. »
Après ce qui est devenu le massacre de Polytechnique, Monique a glissé vers un monde de solitude et de douleur. Elle n’était pas heureuse, et ce n’était pas la seule peine qu’elle allait porter. En effet, sept ans plus tard, sa fille Nadia est morte d’une surdose de drogue. C’est à ce moment que Monique allait faire un choix : elle pouvait mener l’existence d’une morte vivante ou faire confiance à Dieu et obtenir la vie en abondance qu’il avait conçue pour elle. Elle a choisi la vie.
Marc Lépine a également fait un choix. Monique, sa mère, a fait un choix. Tous les jours, nous faisons des choix qui élèvent ou diminuent les femmes dans notre vie. À l’exemple des Écritures, Jésus a choisi d’élever les femmes dans sa vie. Aujourd’hui, voilà votre choix.