Par Dieu, pour Dieu, à la gloire de Dieu
Voici des extraits du livre « Miracles missionnaires des temps modernes » de Bill Phillips (1930-2007) qui fut le premier directeur de l’Œuvre française du Fellowship. Tout comme plusieurs autres ouvrages rédigés par nos missionnaires-pionniers au Québec, ce livre raconte l’histoire des œuvres de Dieu, des tout premiers jours, jusqu’à maintenant. Ce passage relate le récit personnel de Bill et le défi qu’il a lancé aux générations à venir.
Au début du XIXe siècle, environ 30 000 personnes ont connu le Christ grâce, entre autres, aux efforts d’Henriette Feller, de Louis Roussy et du père Chiniquy. Malgré cela, le nombre d’évangéliques actifs francophones s’est effrité au point qu’il ne restait que quelques centaines d’entre eux dans les années 40, lorsque messieurs Whitcombe et Wellington et d’autres ont commencé à motiver les gens de notre mouvement à évangéliser les Canadiens français.
En 1950, j’ai passé du temps en prison à Amos au Québec, pour avoir prêché l’Évangile. Cette peine était illégale et mon incarcération a duré le double de ce qu’une loi que je n’avais pas enfreinte permettait. Un soir, à genoux près de mon lit de camp, j’étais en proie à une lutte intérieure. Voyez-vous, lorsque j’étais étudiant au secondaire à Brantford en Ontario, j’étais très peu intéressé par mes cours de français. À cette époque, j’avais le cœur rempli de préjugés à l’égard des Canadiens français. Par la suite, j’ai quitté ma ville pour aller étudier au Central Baptist Seminary à Toronto pour réaliser un rêve que je nourrissais depuis ma onzième année : servir dans les missions à l’étranger. Je n’avais qu’une seule réserve : « N’importe où, Seigneur, sauf à Toronto ou à Montréal et aucune destination francophone s’il te plaît. »
Je n’étais pas non plus très doué en mathématiques. Cependant, près de mon lit de camp, un simple calcul permettait de comprendre que même si un tiers des Canadiens était francophone (ce nombre a diminué depuis), personne ne pouvait prétendre que le nombre d’Églises évangéliques au Québec était proportionnel à sa population. En effet, en tant que baptistes évangéliques, nous avions trois Églises francophones qui comptaient moins de cent membres au total. Nos Églises canadiennes envoyaient beaucoup d’hommes et de femmes dans les champs missionnaires outre-mer, mais négligeaient toutefois l’un des territoires missionnaires les plus démunis spirituellement et qui était tout près. Était-ce un champ à l’étranger ou le Québec?
Pendant ma prière, j’ai remercié Dieu pour la prison d’Amos, pour mon codétenu qui avait trouvé Christ ce jour-là et pour les autres prisonniers qui lisaient les Nouveaux Testaments que nous avions distribués en contrebande avec l’aide d’un gardien. Au petit matin, ma lutte intérieure avait disparu. Je savais que je devais passer le reste de ma vie à gagner des âmes pour le Seigneur et à implanter des Églises au Québec. J’ai donc commencé à prier pour que nous ayons au moins soixante Églises canadiennes-françaises avec une direction pastorale canadienne-française solide au cours de ma vie.
En 1990, Dieu a répondu à cette prière de manière grandiose… Au cours des quarante-sept ans que nous avons passés à vivre et à exercer notre ministère dans notre province d’adoption, nous avons vu Dieu répondre aux prières des Canadiens évangéliques par la conversion de milliers d’âmes précieuses… Je vous fais part du verset qui a modulé ma vie, emprunté à Paul, apôtre missionnaire par excellence. Ma prière, c’est que nous adoptions tous sa vision : « Mais je ne fais aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse [avec joie] ma course, et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. » (Actes 20.24.)
—Extraits de Modern Day Missionary Miracles, 1998, William L. Phillips, p. 100, 101.
(Librement traduit)