La région francophone du Fellowship: À maturieé accrue, responsabilité accrue
À la fin de 2009, l’Œuvre française du Fellowship a cessé d’engager de nouveaux missionnaires. Ce n’est pas que nous pensions que la mission était accomplie, mais bien parce que nous considérions que la région francophone du Fellowship avait atteint la maturité nécessaire pour gérer les composantes stratégiques et administratives entourant le rayonnement de l’Évangile au Québec.
Une transition échelonnée sur cinq ans a ainsi été enclenchée, au cours de laquelle la mission et la direction régionale ont aidé les missionnaires de l’Œuvre française du Fellowship à rendre leur ministère autonome. Cette période s’est terminée le 31 décembre 2014. Au cours de cette transition, la région a démarré sept autres projets d’implantation d’Églises. Pour la première fois, les projets ont été soutenus conjointement par l’entremise de fonds provenant des Églises de la région francophone, ainsi que d’Églises et de donateurs ailleurs au Canada chapeautés par Fellowship national, comme d’habitude.
Depuis 2004, la région francophone a adopté des moyens plus efficaces pour implanter des Églises. Ses dirigeants ont appris que les implanteurs d’Églises fructueuses dans d’autres régions de la planète ajoutent trois éléments à leur approche. Ils s’assurent d’abord qu’ils démarrent une œuvre avec un implanteur d’Église qualifié et appelé par Dieu à la tête du projet. Ce qui veut dire que les aspirants-implanteurs sont évalués en fonction de leur appel, de leurs dons et de leurs aptitudes. La région francophone travaille à l’élaboration d’un mécanisme d’évaluation efficace pour les implanteurs d’Églises francophones. Nous avons évalué nos ouvriers tout au long de notre parcours, mais nous ne l’avons pas toujours fait aussi efficacement que nous aurions dû.
Ensuite, une fois que l’implanteur est reconnu comme appelé par Dieu et qualifié, il reçoit une formation de base relative à la théorie d’implantation d’Église et à sa mise en pratique. Cette démarche le prépare au développement de son projet d’implantation dans la prière, ainsi qu’au recrutement et à la formation de l’équipe missionnaire de départ qui participera au projet avec lui. Cette démarche assure aussi qu’un ADN sain est insufflé dans l’implantation dès le départ.
J’ai observé que les gens d’un petit groupe se tournent facilement vers l’intérieur, ils aiment être ensemble et répondre à leurs besoins. Il faut les mener vers la communauté qui les entoure afin qu’ils puissent devenir les témoins que Dieu les a appelés à être. Voilà le défi qui attend l’implanteur.
Enfin, le troisième élément de cette démarche qui a fait ses preuves dans d’autres contextes est de former l’implanteur d’Église et son groupe missionnaire principal pendant le début de l’exécution de leur projet. Afin d’appliquer cette démarche, la région francophone a adopté une méthode d’autonomisation progressive de ses implantations d’Églises. La plupart de nos implantations naissent grâce à une relation mère-fille entre les Églises. Bien qu’une Église locale autonome en soit le résultat, elle n’en constitue pas le moyen. Nous croyons que, dans les premières années, une relation saine avec l’Église mère et la région favorise de nouvelles Églises plus saines. Une partie intégrante de cette relation repose sur la supervision et l’accompagnement du projet d’implantation d’Église au cours de ses premières années d’existence. L’équipe de direction qui supervise le projet doit rendre compte à l’Église mère jusqu’à ce qu’elle atteigne suffisamment de maturité pour assumer les responsabilités de l’Église en formation sous la supervision générale de la congrégation intentionnelle. L’ajout de ces trois composantes à nos pratiques d’implantation d’Église nous a permis d’implanter des congrégations plus saines en moins de temps, en utilisant nos ressources financières et humaines limitées de manière plus efficace.
Chaque implantation est unique et ajoute à notre expérience pour répandre l’Évangile qui transforme la vie des gens efficacement dans les communautés urbaines, les banlieues et les régions rurales du Québec. La maturité croissante de la région francophone ne mène pas seulement à la responsabilisation au sein de la région, mais elle lui permet aussi d’approfondir son aptitude à aider les Églises ailleurs au Canada à communiquer intentionnellement et efficacement avec leurs minorités francophones dans leur langue maternelle. Il existe des petites parcelles francophones partout dans notre pays qui pourraient être atteintes par l’Évangile de manière encore plus efficace. Ceci pourrait conduire à l’implantation d’une congrégation francophone.
Nous souhaitons encourager les Églises anglophones de notre Fellowship à viser intentionnellement et stratégiquement les minorités francophones à l’intérieur de leurs champs missionnaires locaux et à chercher l’aide de la région francophone pour y parvenir. L’été dernier, une église de l’Ontario a invité une équipe de jeunes évangélistes, sous la direction de JBEQ (Jeunesse Baptiste Évangélique du Québec), pour les aider à atteindre la minorité francophone dans leur communauté de manière intentionnelle. Nous aimerions voir cette démarche devenir la norme; que des ressources humaines et financières francophones sous le nouveau mécanisme de financement national soient mises à la disposition des Églises dans le but d’atteindre les communautés francophones partout au pays. Si une telle démarche est un ministère que Dieu vous met à cœur, venez nous en parler. Notre vision consiste en la création de douzaines de partenariats francophones et anglophones pour notre avantage mutuel et pour susciter des retombées éternelles pour le royaume.