J’aime mon voisin
Une mission coopérative quotidienne
Lorsque Jésus, la deuxième personne de la trinité, est venu sur terre, il y est venu en tant que serviteur. Il nous a servi tout au long de sa vie, par sa mort et sa résurrection, ce qui a rendu le fait d’avoir rendu possible une relation éternelle avec le Père. Le service reflète le mieux ce qui est Dieu. De la même manière, c’est lorsque nous servons les autres que nous reflétons le mieux la personnalité de notre Père céleste.
Un bon nombre de nos Églises francophones luttent pour établir des liens de manière révélatrice et fructueuse avec les gens qui baignent dans une culture de plus en plus sécularisée. Ceux qui sont animés de la passion d’exercer une influence dans leur entourage ne restent pas inactifs, puisqu’ils font l’effort de renouveler les liens entre les gens et les communautés qui les entourent. J’ai souvent évoqué le fait que les congrégations ont naturellement tendance à se replier sur elles-mêmes alors qu’elles doivent être conduites vers l’extérieur. Nous, les dirigeants d’Églises, devons établir le rythme et la direction. Nous devons nous mettre au défi, de manière intentionnelle et avec grâce, pour ainsi sortir de notre zone de confort et aller dans la communauté qui nous entoure.
En tant qu’Église, nous nous rendons compte que nous devons mieux considérer les gens. En effet, ils sont plus que des moyens pour parvenir à notre fin et plus que les cibles de notre témoignage. Ceux d’entre nous qui ont de l’expérience depuis un certain temps sont encouragés par une génération plus jeune qui vit selon les valeurs du Royaume au grand jour devant le monde qui les regarde, qui établit des relations véritables et « qui permet au témoignage de s’épanouir au sien de leur vie ensemble. »
Lors de notre Congrès régional au début de juin, nous avons présenté à nos messagers la vision qui nous propulsera vers 2020. Vingt Églises d’Antioche, c’est-à-dire des centres de formation sains et centrés sur la mission désireux de se multiplier, qui s’engagent à implanter trente nouvelles congrégations avec l’aide de deux cents partenaires issus tant de la région que de partout au Canada. Dans cet esprit de sacrifice équitable, nous mettons au défi nos Églises d’être soit des congrégations d’Antioche, soit des partenaires d’une Église qui l’est. Nous lançons un défi à nos Églises anglophones d’être partenaires avec nous pour voir cette vision se concrétiser. Nous sommes reconnaissants à Dieu : près de cent partenaires de partout au Canada, à la lumière de cette vision inspiratrice, se sont engagés formellement à travailler avec des projets d’implantation d’Églises particuliers, des Églises d’Antioche ou des projets régionaux.
Au cours de l’été, plusieurs Églises partenaires ont ainsi envoyé des équipes pour aider les implantations à atteindre leur communauté. Ainsi, un partenaire a envoyé une équipe pour prêter main-forte à Axe21 à Sherbrooke pour répondre aux besoins de ceux qui devaient déménager le 1er juillet et qui n’en avaient pas les moyens. Il s’agit d’un besoin récurrent dans cette communauté et Axe21 a reçu l’aide de son Église partenaire pour y répondre. Plusieurs autres partenaires ont également envoyé des équipes pour aider les implantations de Plessisville et de LaSalle et ont participé au camp de soccer ainsi qu’à une initiative communautaire particulière intitulée « J’aime mon voisin3 » (JMV). Ce ministère a vu le jour à Plessisville au Québec en 2011. En 2014, trois autres Églises ont également commencé leur propre initiative JMV dans leur communauté. Cet été, dix Églises ont participé activement à un projet JMV dans notre province. Mon Église, Terrebonne-Mascouche a pris part à une telle initiative cet été. C’est ainsi que notre Conseil municipal a voté pour cette initiative et l’a inscrite au calendrier officiel des activités de notre municipalité.
Les initiatives JMV consistent à « aimer nos voisins librement et de manière concrète en s’aidant les uns les autres. » Pour susciter la participation du plus grand nombre dans la communauté, l’initiative, bien qu’initiée par l’Église qui en a fourni les ressources, n’est pas directement rattachée à l’Église. De plus en plus populaire depuis 2011, l’initiative de Plessisville de deux semaines à ses débuts est passée à trois semaines. Les gens ou les organismes qui ont des besoins particuliers doivent s’inscrire sur le site Internet à cet effet. Les médias locaux, la radio et le journal encouragent la participation des bénévoles. Bien que les tâches accomplies soient physiques, l’objectif est d’exercer une influence dans la vie des gens. En 2014, cinquante bénévoles, y compris le maire, ont aidé trente familles et deux organismes de bienfaisance.
Les effets bénéfiques dans la communauté sont palpables; l’objectif des dirigeants pastoraux consiste à encourager les membres à exprimer de la compassion envers leurs voisins et à adopter l’attitude d’un serviteur. La beauté de JMV repose sur l’invitation faite par les membres de l’Église aux gens de leur communauté à se joindre à eux pour accomplir des gestes de bienveillance envers leurs voisins. L’un des objectifs des bénévoles chrétiens est d’avoir l’occasion de témoigner de Christ naturellement, lorsque l’occasion se présente, non seulement aux personnes qu’ils servent, mais également aux gens avec qui ils servent. Avec ou sans ces conversations spirituelles, les relations se nouent et des gens de la communauté voient ainsi l’amour de Dieu en action.
Terry Cuthbert est directeur de l’implantation d’Églises à l’AÉBÉQ et coordonnateur mobilisateur au ministère francophone du Fellowship national.
1 Duane Elmer, Cross-Cultural Servanthood (Downers Grove, Ill. InterVarsity Press, 2006), p.21 de l’édition anglaise.
2 Ibid., p.56
3 Consultez le www.jaimemonvoisin.org