Passons le flambeau

Bible verse pics - SPRING L'ESSOR FR FLAMBEAU 2016La vision centrée sur l’évangélisation du Québec a d’abord vu le jour chez les baptistes anglophones de l’Ontario. W. S. Whitcombe, lorsqu’il était professeur au Toronto Baptist Seminary, nourrissait le fardeau de voir la « Belle province » atteinte pour Christ. Il réussit à convaincre les membres du Conseil de cet établissement d’enseignement que l’apprentissage du français soit obligatoire pour tous ses étudiants. Parmi ces derniers, Dieu a appelé Murray et Lorne Heron au Québec en 1938. De grands changements sociaux survenus au Québec, alliés à la venue d’autres hommes comme eux ont suscité un mouvement de l’Esprit de Dieu jamais expérimenté auparavant dans cette province et qui allait se poursuivre avec force pendant les vingt années qui allaient suivre.

Au fur et à mesure que les pages de l'histoire évangélique du Québec s'écrivaient, les gens venaient en grand nombre à la foi en Jésus-Christ. Si la multiplication de l’évangélisation, celle des croyants et des Églises étaient sans précédent ; la multiplication des dirigeants pastoraux demeurait cependant insuffisante.

En effet, le Québec ne disposait pas de séminaire à cette époque. Il fallait donc se tourner vers des séminaires anglophones canadiens ou américains pour trouver des ouvriers prêts à servir ou pour envoyer des ouvriers québécois se former. Malheureusement, le Québec avait la réputation d’être un cimetière pour les missionnaires si bien que personne ne voulait y venir. La demande était plus grande que le nombre des ouvriers capables de poursuivre de telles études.

C’est ainsi qu’en 1972, on a demandé à Jacques Alexanian, Bill Phillips et Élisée Beau de mettre en place un cadre de formation adapté pour le Québec. D’abord balbutiants, les premiers pas de SEMBEQ ont permis l’établissement du travail de terrain qui prédominerait pour les quarante prochaines années. Ses fondateurs croyaient que ce séminaire devait se soumettre à la direction de l’Église et que la formation des pasteurs était sa priorité essentielle.

Au fil de l’élaboration des cours, le Seigneur nous a révélé que nos étudiants avaient besoin tant de formation pratique que théologique, élaborée dans la mise en place de relations d’accompagnement avec soit un ancien ou le pasteur de leur Église locale. Les guides de formation pratique et les exercices conçus pour le développement du caractère ont ainsi été rédigés. Ce nouveau modèle permettait de former l’homme sous tous ces aspects : tant sa tête, son cœur que ses mains. Nous désirions également voir l’Église locale diriger la formation et conférer les aptitudes requises à ses propres dirigeants pastoraux, puisque l’étudiant aussi bien que l’accompagnateur servaient au sein de la même Église et que leur congrégation serait en mesure d’observer l’étudiant à l’œuvre.

En 1999, Jacques Alexanian a passé le flambeau de la direction de SEMBEQ à François Picard. Sous la direction de ce dernier, la vision de voir cent ouvriers formés en dix ans a été mise au point. En 2005, trois amis, Yanick Éthier, Stéphane Gagné et François Turcotte ont formé un groupe ; ces « trois mousquetaires » étudiaient ensemble, se rencontraient périodiquement pour prier et s’encourager mutuellement. Ce groupe a généré la formation de la toute première cohorte de SEMBEQ qui a vu le jour en janvier 2005 à Montréal, composée d’environ vingt étudiants de plusieurs Églises engagés dans une formation continue de six ans. Chaque étudiant nourrissait une relation d’accompagnement auprès du dirigeant de son Église locale et s’était engagé à prier pour les autres membres de la cohorte et à les encourager. Dans les années qui ont suivi, d’autres cohortes ont vu le jour en Outaouais, dans les Cantons de l’Est, à Laval, à Granby, à Rosemont ainsi qu’à Québec.

«  La cohorte a été une grande bénédiction dans ma vie. J’ai eu l’occasion de voir Dieu à l’œuvre tout au long de ma formation. Il a été fidèle dans ma vie ainsi que dans celle des autres étudiants. Et malgré nos horaires chargés, le Seigneur nous a portés. J’ai vu la réponse de Dieu à mes prières, surtout sur la façon dont il me dirigeait dans ma vie ainsi que ma vocation dans l’œuvre. Jusqu’à ce jour, les amitiés étroites que nous avons nourries avec ceux de notre cohorte continuent d’être un grand encouragement. »

Nicolas Cotnoir, diplômé de SEMBEQ, membre de la première cohorte et pasteur de l’Église Emmanuel à Pierrefonds.

L’an dernier, dirigée par François Turcotte, une vision d’envergure de susciter la formation de deux cents pasteurs, de deux cents anciens et de deux cents femmes a nécessité l’accès à des moyens de formation plus rapides. C’est à cette époque que les responsables de SEMBEQ ont entretenu une amitié plus étroite avec ceux du Northwest Seminary en Colombie-Britannique. Ces derniers avaient été influencés par le modèle de formation fondé sur l’Église locale de SEMBEQ et l’avaient poussé beaucoup plus loin. En effet, on affectait à chaque étudiant trois accompagnateurs : un pour ses études, un pour son caractère et un pour son stage. Une telle synergie d’accompagnement permet à l’étudiant de former sa tête, son cœur et ses mains dans le contexte de l’Église locale, et assure ainsi qu’à l’obtention de son diplôme, il sera utile à l’Église et prêt à la servir. Malgré les exigences d’admission élevées, ce programme a démarré l’an dernier avec trois étudiants, qui sont formés, accompagnés et servent à temps plein au sein de leur Église locale.

SEMBEQ a évolué bien sûr ; cependant, sa mission demeure la même : aider les Églises à former leurs dirigeants pastoraux. Le désir de voir des ouvriers envoyés au champ missionnaire, animés de la passion de voir des âmes perdues venir à Christ nous motive à nous améliorer et à innover.

Veuillez prier pour SEMBEQ et notre objectif de voir la formation de deux cents pasteurs, de deux cents anciens et de deux cents femmes.

—Jusqu'à tout récemment, Daniel Henderson a servi en tant que directeur au développement à SEMBEQ et dirige les éditions Cruciforme, maison d'édition de SEMBEQ.