Un appel à la prière en 1784 : la prière, annonciatrice de réveils

Une étude exhaustive de l’histoire des réveils et de leurs causes conduit à l’affirmation suivante : la prière est presque toujours centrale de l’origine et des progrès de réveil. Le réveil des baptistes anglais à la fin du XVIIIe siècle présente à ce titre un excellent exemple de cette vérité. Ce réveil a abouti à une croissance de cette communauté, à quatre volets en l’espace de quarante ans. De 350 Églises, elles sont passées à près de 1 300 congrégations, mais ce réveil a également été témoin de la participation essentielle des baptistes dans le mouvement missionnaire moderne dont William Carey a été le fruit de ce réveil.

Malgré des groupuscules démontrant une santé spirituelle, particulièrement à l’ouest de l’Angleterre, à la fin des années 1770 et 1780, la communauté baptiste de ce pays avait désespérément besoin d’un réveil. Comme l’a souligné Andrew Fuller, qui a joué un rôle fondamental dans ce réveil : si le déclin s’était poursuivi pendant encore quelque temps, « Les baptistes auraient été semblables à un tas de fumier dans la société. » Voilà de dures paroles, mais néanmoins véridiques.

Un événement fondamental qui a empêché une telle conjoncture fut la décision, au printemps 1784, prise par l’Association des Églises baptistes du Northamptonshire de consacrer une heure le premier lundi soir de chaque mois à prier que « le Saint-Esprit se déverse sur nos ministres et nos Églises, que les pécheurs se convertissent, que les saints soient édifiés… que le nom de Dieu soit glorifié et qu’ait lieu la propagation de l’Évangile dans les coins les plus reculés et habitables de la terre. »

Même si ce n’est pas avant 1790 qu’une véritable croissance a été apparente, la fidèle participation de ces Églises pendant près de cinquante années à ces rencontres de prière mensuelles ont conduit un auteur, F. A. Cox, au début de 1840 à décrire ces changements comme « des pluies abondantes de bénédictions d’en haut. » Plus tard, les historiens allaient décrire cette époque de bénédiction comme étant le deuxième réveil évangélique (1790-1830). Et certains d’entre eux ont retracé à juste titre les origines humaines de cette remarquable période de réveils spirituels aux prières mensuelles pour un réveil qui a commencé parmi les baptistes en 1784.

— Michael Haykin est professeur de l’histoire de l’Église et de spiritualité biblique, directeur du Andrew Fuller Center for Baptist Studies au Southern Baptist Theological Seminary à Louisville au Kentucky.