La vision et les valeurs
Nous savons tous que le fait d’avoir une vision précise et dynamique est au cœur d’un ministère énergique. Si nous ne sommes pas explicites à propos de la direction où nous allons et pourquoi est-ce si important, alors il y a fort à parier que nous n’arriverons pas à destination. Cette affirmation est vraie sans équivoque, en conséquence, nous parlons beaucoup de la vision.
Malheureusement, dans notre quête effrénée de l’autonomisation de la vision, nous mettons de côté le concept des valeurs. Ce dernier devient trop souvent les restes que nous déposons au four, une fois que nous avons épuisé le plat principal qu’est la vision. Dans le ministère chrétien, la vision en elle-même ne suffit jamais. Nous devons nous préoccuper autant du processus que de la fin pour y parvenir. Déterminer qui nous sommes est tout aussi important que la direction où nous nous dirigeons.
Il y a environ une dizaine d’années, les dirigeants du Fellowship du Pacifique se sont aperçu que non seulement nous n’étions pas florissants, mais notre région était véritablement en déclin. Un manque de croissance des conversions, une mauvaise santé financière ainsi qu’une culture progressive de désunion n’étaient que quelques-uns des nombreux et flagrants indicateurs. Les dirigeants ont démontré une conviction profonde relative au désir de Dieu pour notre ministère. Ils ont entrepris le processus colossal du changement et ont ainsi dirigé la région pour rédiger à nouveau sa mission, sa vision et ses valeurs. Ils ont restructuré notre Conseil régional, et ont entièrement révisé le processus qui permet à un candidat de devenir membre du Conseil. Par ailleurs, ils ont aboli les systèmes existants de comptabilité pour créer un budget unifié et ont éliminé toutes les politiques préexistantes. En bref, ils ont fait table rase.
Malgré tout, la part la plus importante de notre transformation n’a pas été structurale, mais plutôt culturelle. Au cours des cinq dernières années, la région a dû subir la douleur de réécrire notre ADN ; une tentative d’insuffler une valeur prédominante qu’est l’interdépendance, caractérisée par notre choix actif d’un avenir empreint de partenariat, optimiste et transparent. Comme bon nombre de familles d’Églises de notre Fellowship de partout au pays, le Fellowship du Pacifique est né en 1927, issu de l’opposition à un mouvement moderniste. Chose nécessaire à cette époque, il avait gravé de profonds sillons dans les valeurs principales de nos gens et de nos Églises. Nous savions à quoi nous étions opposés et ce que nous rejetions. Assurément, nous proclamions, et nous le proclamons encore, que la Parole de Dieu est l’unique source de l’autorité. Cependant, cette démarche a été interprétée et exprimée comme une déclaration d’opposition aux autres, même ceux de notre famille du Fellowship. Ces racines incorporées ont parfois rendu difficile l’entreprise de notre joyeux travail ensemble, et ont eu un effet de levier sur notre partenariat collectif dans l’Évangile de Jésus-Christ et pour le bien de son royaume.
Partnership 2016 a constitué un projet pilote de cinq années grâce auquel notre région a effectué un essai routier d’une valeur différente. De nature simple, il exprimait de manière authentique la valeur du partenariat. Comme chacun d’entre vous, nous avons commencé par remettre en question la mission et la vision. Cependant, nous avons également travaillé fort sur le concept du processus. Que voulons-nous être ? Comment voulons-nous agir ? Comment cette démarche prendrait-elle forme exactement ? À quoi devraient ressembler nos Églises partenaires ? Pourquoi devrions-nous accomplir une telle chose ? Ce fut une discussion lourde, enivrante et difficile.
Lors de notre congrès régional intitulé Impact 2016 en avril dernier, nous avons procédé à un vote où 96 % de nos Églises ont fortement soutenu la valeur d’un partenariat continu et croissant. Les cinq années de notre projet culturel ont prouvé sans aucun doute que les valeurs appartiennent à la conversation portant sur la mission et la vision. Ces discussions portant l’identité que nous voulons adopter ont aidé à redéfinir le Fellowship du Pacifique et a joué un rôle essentiel dans le processus qui a abouti à un résultat différent : une croissance annuelle moyenne de plus de 7 %, un apport financier grandement augmenté ainsi que le sentiment que Dieu nous conduit ensemble vers quelque chose de particulier. Dans tout ceci, la gloire revient à Dieu seul. Cependant, prenons un instant pour apprécier les valeurs. Nous ignorons la culture inhérente à ce que nous sommes à nos propres risques. En fait, cela n’est pas vrai. Nous ignorons la culture au risque de ce que Jésus nous a appelés à être.
— David Horita est directeur régional de la région du Pacifique du Fellowship.