Justice dans la ville

Bill (un pseudonyme pour motif de confidentialité) subit les conséquences de ses actes tous les jours de sa vie. Ses dépendances et les problèmes liés à celles-ci l’ont empêché d’avoir un emploi stable depuis plus de dix ans. Son mariage s’est rompu et il n’a pas revu sa fille maintenant adolescente depuis des années. Bill habite avec un colocataire qui lui fait peur dans une maison de chambre délabrée, en compagnie de bestioles et d’insectes variés. Après avoir payé son loyer, sa rente d’invalidité disparaît en moins d’une semaine. Alors, à quoi ressemble la justice lorsque Bill se rend à la halte-accueil du centre communautaire Oasis Dufferin, lorsqu’il prend part le mardi aux repas communautaires de l’endroit, ou encore lorsqu’il fréquente son comptoir alimentaire le mercredi ?

Pour Bill, la justice consiste à être accueilli par son nom et cela correspond à être invité à boire un café et manger une collation. La justice, c’est pouvoir jouer aux dominos avec d’autres membres de la communauté. La justice, c’est également de pouvoir dresser la table pour le repas et disposer les chaises pour le comptoir alimentaire du lendemain. La justice, c’est qu’on lui demande d’être bénévole au comptoir alimentaire pour aider les autres membres de la communauté à choisir leur panier de provisions. La justice, c’est de prendre part à l’étude biblique en petits groupes ou, s’il n’y est pas disposé, à une leçon de cuisine. La justice, c’est d’être accepté et reçu dans un endroit sécuritaire pendant sa démarche de réconciliation avec lui-même, avec les autres et avec Dieu.

— Richard Steinecke, membre de la Dovercourt Baptist Church à Toronto en Ontario est un avocat qui consacre la moitié de son temps à l’Oasis Dufferin Community Centre. Pour consulter d’autres récits, exemples de justice dans la ville, lisez son carnet : oasisdufferin.org/index.php/blog/category/5.