Les soins de l’âme à l’Aumônerie
Nos aumôniers sont des aidants spirituels qui servent le Seigneur dans une foule de contextes séculiers. Ils consacrent du temps, établissent des relations de confiance avec des gens qui ne franchiraient probablement jamais le seuil d’une église. En tant qu’aidants spirituels, ils consacrent beaucoup de temps pour écouter ceux qui recherchent des conseils sur une foule de sujets. Nous savons que des aidants de toutes sortes peuvent éprouver du surmenage lorsqu’ils sont à l’œuvre dans ce genre de travail et il va de même pour nos propres aumôniers. Non seulement ils sont exposés aux problèmes des autres, mais ils doivent également composer avec leurs propres inquiétudes. Il arrive parfois que des aumôniers aient eux-mêmes besoin de soins de l’âme. Lisez le récit de trois d’entre eux à propos de leur expérience à ce sujet.
L’ANCRE, aumônerie communautaire des régions, a été fondée en 2007 et tire son origine des besoins criants des hommes qui sortaient de prison. Pour l’homme isolé, sans famille, qui a passé dix ou quinze années en incarcération, les bénévoles de l’ANCRE sont souvent les seules personnes qui ne sont pas payées et qui s’intéressent à eux.
Le mandat d’une trentaine de bénévoles de l’ANCRE est d’encourager, d’appuyer et de faciliter l’intégration des détenus et ex-détenus dans une communauté de foi. Les bénévoles œuvrent périodiquement à la chapelle du pénitencier, en présentant la Parole de Dieu à une trentaine de détenus. Ils offrent également une présence hebdomadaire dans les maisons de transition où leur rôle consiste davantage à favoriser chez les libérés une réflexion sur les voies qu’ils ont choisies et qui les ont menés directement en prison. Le temps est sans doute venu pour eux de considérer la voie spirituelle, de chercher en Dieu un parcours qui leur réussira.
En tant que chrétiens évangéliques, nous avons l’occasion de leur présenter l’Évangile de Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur. S’ils choisissent cette voie, ils sont dirigés vers une communauté de foi de leur région, qui a déjà reçu une formation particulière et qui est prête à les accueillir et à les aider à grandir dans leur foi. Pour les bénévoles de l’ANCRE, le détenu et l’ex-détenu demeurent « ses prochains », indépendamment de leur choix de suivre le Christ ou non. (Matthieu 5.43-48.) Nos services ne sont pas conditionnels à un engagement de foi de la part du délinquant, mais ils allient souvent l’aumônerie à l’amour inconditionnel de Dieu.
— Serge Caron, aumônier du Fellowship dans le domaine des services correctionnels
La présence d’un aumônier devient capitale pour quelqu’un en détresse. Lorsqu’une personne vient de perdre son emploi, sa maison, un être cher ou lorsqu’elle est éprouvée par la maladie, une crise familiale ou dans certains cas, lorsque la justice la rattrape, un aumônier peut devenir une source de réconfort. Mais lorsque c’est l’aumônier qui vit une crise, la vie prend une tout autre tournure. Or, le 6 avril 2013, ce fut mon cas lorsque j’appris qu’une ex-collègue de travail est décédée. J’étais bouleversé d’apprendre qu’en si peu de temps, la maladie l’avait emportée. À la lecture de cette nouvelle, j’ai écrit sur Facebook le commentaire suivant : « Oh que la vie est courte et que le temps passe si vite ! Je suis en état de choc. Je me rends compte qu’on ne peut tenir pour acquis la vie d’un proche. On ne sait jamais quand la mort peut nous enlever un être cher. » Or, je ne savais pas que quatre-vingt-dix minutes plus tard, j’allais vivre une plus grande épreuve en retrouvant ma femme sans vie. Imaginez ceci : celui qui réconforte et qui génère de l’espoir chez les gens, découvre que sa femme s’est enlevé la vie dans sa propre demeure. J’ai cru perdre la raison. Mais gloire à Dieu qui m’a soutenu dans cette terrible épreuve. Les prières des chrétiens, l’apport des Églises, le soutien de ma famille, de mon pasteur et d’un thérapeute chrétien m’ont aidé à retrouver le chemin de la vie. Aujourd’hui, je comprends avec beaucoup plus de profondeur ce qu’est le deuil, la solitude, le célibat, la douleur intérieure et la souffrance humaine. De plus, dans sa bonté, le Seigneur a non seulement su me relever de cette épreuve, mais il m’a également comblé comme jamais je ne l’aurais imaginé. Il m’a redonné une femme, une personne de qualité. Quelle grâce, car je n’aurais jamais pensé pouvoir aimer à nouveau ! J’ai recommencé à prêcher et en plus, le Seigneur m’utilise pour faire du bien aux non chrétiens en leur prodiguant des services pastoraux en tant qu’aumônier. J’ai pu présider des funérailles, célébrer des mariages et rencontrer des gens de qualité dans le monde des médias. Tout ce que je peux dire c’est : « Gloire à Dieu ! » Devant la grandeur de sa bonté, je ne peux que célébrer la grâce que m’a accordée mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
— Éric est un aumônier du Fellowship qui travaille dans le domaine des médias.
Pendant des années, mon cri du cœur se lisait ainsi : « Je ne veux pas simplement lire la Bible, je veux la vivre. » Le Seigneur a commencé à répondre à ce cri du cœur il y a environ dix-sept ans, lorsque l’on m’a présenté le livre d’Oswald Chambers intitulé Tout pour qu’il règne. Après la Bible, sans aucun doute, il s’agit du livre le plus important que j’ai lu au cours de mes trente-cinq années de vie chrétienne.
En effet, je commence chaque année avec un nouvel exemplaire de Tout pour qu’il règne, parce qu’il y a trop de soulignement, de surlignage, de notes dans les marges que je ne peux réutiliser mon exemplaire de l’année précédente. La Bible m’informe sur ce que Dieu est et ce qu’il signifie pour son enfant ; Tout pour qu’il règne m’aide à saisir cette information et à la vivre dans les hauts et les bas de ma vie quotidienne.
L’une des choses les plus fondamentales que je suis parvenu à comprendre de la lecture de ce livre, c’est qu’il arrive que Dieu me permette parfois de vivre de grands défis et des difficultés pour me façonner et me former. Oui, il permet même que surviennent des moments de grande tristesse et de souffrance dans ma vie.
Depuis un an et demi, j’ai combattu l’anxiété et la dépression, ce qui a constitué la période la plus difficile de ma vie. J’étais incapable d’accomplir mes tâches d’aumônier communautaire du Fellowship et j’ai expérimenté des bouleversements dans tous les domaines de ma vie. Je suis heureux de souligner que le Seigneur ne m’a pas abandonné ni rejeté à aucun moment pendant les nombreux jours de douleur émotionnelle et de désespoir. Le Seigneur m’a relevé miraculeusement des méandres de l’anxiété et de la dépression et m’a redonné mon poste d’aumônier communautaire du Fellowship et la joie de la vie en tant que chrétien, mari et père.
Le Psaume 119.71 nous rappelle : « Il m’est bon d’être humilié, afin que j’apprenne tes prescriptions. » Je peux affirmer en toute honnêteté que même si mon anxiété et ma dépression m’ont vraiment mis au défi, il était bon pour moi que j’en sois atteint. Par mes luttes, j’ai appris à faire vraiment confiance en Dieu, même atteint d’une grande tristesse et d’une profonde souffrance.
Je reconnais qu’aucune grande leçon n’est facile à recevoir, je me considère comme très privilégié et béni. « Nous savons du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » Romains 8.28
— David est aumônier communautaire du Fellowship et travaille à Cambridge en Ontario.