Les soins de l’âme traditionnels : la perspective évangélique

Plus souvent qu’à leur tour, les évangéliques ont été critiqués d’avoir été légers en ce qui a trait à la dynamique de la sanctification. Selon ces mêmes critiques, si vous désirez savoir comment être sauvé, les évangéliques sont prodigues de sages conseils, mais une fois entrés dans le royaume, d’autres outils sont nécessaires pour vous diriger en sécurité dans les méandres de ce monde qui n’est certainement pas synonyme de grâce.

Une telle critique est à la fois juste et fausse : si nous examinons la grande partie de notre héritage issu du siècle précédent, cette critique atteint sa cible. Cependant, une fois que nous parvenons aux richesses évangéliques du XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle, nous sommes ainsi en présence d’un véritable trésor caché.

Les réformateurs du XVIe siècle comme le fut Jean Calvin nous rappellent d’abord et avant tout que l’objectif de notre vie et le contentement véritable se trouvent dans la connaissance de Dieu. Il le décrivit ainsi en 1559 : « Il est certain que l’homme ne parvient à une pleine connaissance de lui-même qu’à condition qu’il ait d’abord examiné le visage de Dieu. » Pour y apercevoir les profondeurs de son besoin et de son péché. Pour croître dans la grâce, nous devons par-dessus toute autre chose rechercher l’humilité et cette vertu ne s’obtient que par la méditation sur notre grand Dieu et tous ces attributs qui sont dépeints dans les Écritures. De cette manière, la méditation est essentielle à la maturité chrétienne. Comme le soulignent les puritains du XVIIe siècle, la méditation réchauffe le cœur.

Les puritains et leurs héritiers du XVIIIe et du XIXe siècles, les dirigeants évangéliques comme les frères John et Charles Wesley ainsi que Jonathan Edwards, Andrew Fuller et Charles Haddon Spurgeon étaient très conscients que le Saint-Esprit est essentiel à notre croissance spirituelle. Contrairement à un trop grand nombre d’évangéliques du siècle dernier, ces hommes n’avaient pas peur d’invoquer l’Esprit pour obtenir l’affranchissement et la croissance dans la grâce. C’est ainsi qu’ils ont étudié ce que les Écritures évoquent à propos de l’Esprit et ont cherché à vivre dans la dépendance de sa grâce et de sa puissance.

Nos ancêtres évangéliques de Calvin à Spurgeon étaient très au fait que la nourriture essentielle dans la vie chrétienne ne se trouve pas seulement dans la prière et la méditation des Écritures, mais également dans le repas du Seigneur. Charles Wesley, par exemple, a composé des cantiques qui devaient être chantés particulièrement lors du repas du Seigneur, car il savait pertinemment que de telles occasions pouvaient susciter des réveils tant personnels qu’en Église.

Dans un monde si passionnément arrogant concernant le présent et l’avenir, le peuple de Dieu a besoin de se remémorer la signification de ce mot sans cesse répété dans les Écritures : rappelez-vous. Et dans notre remémoration, lisons à nouveau les grands classiques spirituels du passé et trouvons une source jaillissante de rafraîchissement au milieu de cette période de dessèchement.

Que devons-nous lire ? Et bien, voici cinq ouvrages classiques incontournables pour commencer :

  1. Jean Calvin : Le livre d’or de la véritable vie chrétienne
  2. John Owen: Communion with God
  3. Jonathan Edwards: The Religious Affections
  4. Andrew Fuller: Memoirs of Samuel Pierce
  5. Charles H. Spurgeon: The Saint and his Saviour                                                                                           

— Michael Haykin est professeur de l'histoire de l'Église et de la spiritualité biblique ainsi que directeur du Andrew Fueller Center for Baptist Studies au Southern Baptist Thelogical Seminary à Louisville au Kentucky.