500 ans et au-delà : l’héritage de la Réforme

Fall2017 - sola doorway FrenchLe 500e anniversaire de la Réforme présente un bon moment de réflexion sur l’importance de l’Église de Jésus-Christ aujourd’hui. Au XVe siècle, l’Église s’était égarée dans son enseignement dans trois domaines : l’autorité unique des Écritures, la justification par la foi seule et le sacerdoce des croyants.

Tous les réformateurs importants : Martin Luther, Ulrich Zwingli et Jean Calvin, ont soutenu que tout chrétien était un prêtre devant Dieu, puisque Jésus-Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Ce qui était contraire à l’enseignement des catholiques romains, qui préconisait la médiation d’un prêtre pour venir à Dieu, surtout en ce qui a trait au pardon des péchés. Pour les réformateurs, la doctrine catholique de la prêtrise diminuait l’œuvre de Christ et encourageait le salut par les œuvres enracinés par cette théologie des sacrements.

De plus, tous les réformateurs importants annoncèrent la justification par la foi seule en la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Nous considérons souvent Martin Luther comme le premier à avoir adopté cette croyance vers 1517, avec la rédaction de ses quatre-vingt-quinze thèses aux portes de l’Église du château de Wittenberg. Pendant plusieurs années avant cette publication, les sermons de Luther avaient porté sur les Psaumes et sur les épîtres aux Romains et aux Galates et il est probable que son épiphanie spirituelle et sa découverte de la justification par la foi soient survenues juste après sa rédaction de ces thèses. Avant celle-ci, son interprétation de Romains 1.17 ainsi : l’Évangile suscitait la justice de Dieu contre nous, pour notre condamnation. C’est ainsi que, non seulement la loi de Moïse nous condamnait-elle, mais il en était de même pour l’Évangile. Ce qu’il a compris par son étude des Écritures, et plus particulièrement par celle de l’épître aux Romains, c’est que l’Évangile ne suscitait pas la justice de Dieu contre nous, mais bien pour nous. Il s’agit du don gratuit de Dieu pour nous qui sommes des pécheurs injustes, pour que nous devenions ainsi justes à ses yeux. C’est par la grâce de Dieu envers nous que nous pouvons être libres de toute condamnation et que nous pouvons profiter de sa présence éternelle. Tel est l’effet de la Réforme que nous soulignons généralement comme étant la plus importante pour nous aujourd’hui.

Je suis entièrement d’accord avec le fait que la justification par la foi seule soit une vérité indispensable. Cependant, je crois que le concept le plus important issu de la Réforme est la reconnaissance de deux concepts fondamentaux établis par Martin Luther et les autres réformateurs : l’unique autorité des Écritures. La formation de Martin Luther avait comblé son esprit d’un alliage des Écritures à celle de la tradition qui s’était propagé dans l’Église au fil des siècles, semblable à celle des pharisiens de souche. Si elle n’était pas établie par principe, la tradition l’était au moins en pratique, et constituait leur autorité. Au fur et à mesure que Luther enseignait les Écritures, il s’est rendu compte que même si l’Écriture avait une place prépondérante, elle était contredite par la tradition. Luther a compris davantage ce fait après 1517, lorsqu’il a entamé les débats avec les exégètes catholiques romains. Sa rupture véritable d’avec l’Église catholique a eu lieu en 1520, lors de la diète de Worms, lorsqu’il a compris que l’Église ne se réformerait jamais, parce qu’elle ne renoncerait jamais à l’autorité de ses traditions, et ainsi réduisait dans son essence l’enseignement fondamental des Écritures. L’importance de l’autorité de la Parole sur toute autre chose a été fondatrice tant pour Zwingli que pour Calvin ainsi que pour tous les autres réformateurs, y compris les anabaptistes suisses Conrad Grebel, Michael Sattler et Félix Mainz.

En 2017, tant la croyance en l’autorité exclusive de la Parole que la justification par la foi seule subissent des attaques souvent insidieuses. Telle est la façon de procéder du diable qui affaiblit l’Église lentement, mais sûrement. En tant que Fellowship d’Églises et de croyants, nous devons faire preuve de vigilance, et de toujours s’assurer que ces vérités issues de la Réforme demeurent consciemment des priorités, et ne pas permettre qu’elles soient diminuées d’aucune manière. Que le Seigneur nous donne le courage et la force de demeurer fermes : parce que ce n’est que par ces vérités que les gens sont véritablement sauvés et que l’Église glorifie notre Dieu.

 

— Barry Howson est le directeur des études de l’Heritage College and Seminary à Cambridge en Ontario.