De quelle mission de Dieu s’agit-il :

étude de la compréhension des évangéliques concernant la mission

« Selon toute compréhension biblique, la mission de Dieu se situe au cœur de l’Église. » soutient Chris Wright dans son ouvrage intitulé The mission of God : Unlocking the Bible’s Grand Narrative. » La plupart des chrétiens évangéliques canadiens s’entendent sur le rôle fondamental de l’Église entourant la mission de Dieu. Pourtant, les diverses appellations des mots mission, missions ou missionnaire ou            « missionale » peuvent susciter une interrogation chez l’observateur pour déterminer dans quelle mission de Dieu ils se sont investis.

L’organisme The Evangelical Fellowship of Canada (EFC), en partenariat avec le Forum Canadian Mission Research vient de terminer un mandat de recherche portant sur l’étude de la perception qu’ont les évangéliques canadiens et celles de leurs Églises liées à leur participation dans la mission. Le Canadian Evangelical Mission Engagement Study (CEMES) demeure le plus vaste sondage jamais réalisé auprès des évangéliques au Canada, où 2 000 évangéliques laïques et 1 400 pasteurs évangéliques ont participé. Cette enquête a été réalisée lors de deux rondes d’entrevues conçues pour évaluer et composer les questions du sondage. Si la grande participation des sondés à cette étude représente un indicateur encourageant démontrant que les évangéliques canadiens demeurent engagés dans la mission, cette étude suscite également des questions qui sauront enrichir les discussions à venir.

Les répondants, tant des laïques que des pasteurs ont exprimé un intérêt semblable pour la mission par l’expression d’un engagement soutenu tant au Canada qu’outre-mer. Si 80 % des Églises ont répondu que le budget accordé aux missions comportait du soutien financier aux missionnaires à long terme, 75 % de ces mêmes budgets comprenaient également un soutien financier envers les missions au Canada, incluant certains de ces missionnaires à long terme. Fait à souligner, certains participants interrogés ont exprimé une préoccupation pour un équilibre des efforts (objectifs) missionnaires tant au pays qu’à l’étranger. Toutefois, l’enquête a présenté une grande diversité de réponses pour définir ce que devrait être l’équilibre en question.

Il est évident que les évangéliques canadiens ont démontré précisément une préoccupation pour la mission à proximité de chez eux. 82 % des sondés laïques étaient fortement ou modérément en désaccord avec la déclaration selon laquelle « le monde vient à nous ; nous n’avons pas besoin d’envoyer des missionnaires en dehors du Canada. »

Par ailleurs, les missions à court terme demeurent une grande priorité chez les évangéliques canadiens : 79 % des répondants laïques et 85 % des pasteurs s’accordent fortement ou modérément avec la déclaration suivante : « Tous les chrétiens devraient avoir l’occasion d’effectuer un voyage missionnaire à court terme. » La majorité, soit 51 % des voyages missionnaires à court terme, s’effectuent au Canada ou en Amérique du Nord et sont d’une durée de moins de deux semaines. L’Étude a démontré que la motivation première de tels voyages ne repose pas sur les besoins des habitants du pays visité. Ce sont 64 % des pasteurs et un peu moins de 50 % des laïques qui sont d’accord avec la déclaration suivante : « La croissance spirituelle des participants aux voyages missionnaires à court terme demeure la principale raison d’être de tels voyages. » (cf. figure 1) S’il est encourageant de constater un fort accent sur la croissance spirituelle, cette étude souligne l’importance d’une orientation et d’une formation adéquate des équipes à court terme afin d’assurer que de telles équipes demeurent une bénédiction dans le contexte du pays qui les accueille. Tel est l’un des domaines où cette enquête souligne l’importance d’un partenariat significatif entre l’Église et les agences missionnaires traditionnelles.

Les évangéliques canadiens croient fortement au rôle de l’Église locale dans la mission : 80 % des pasteurs et 63 % des laïques sont fortement d’accord avec la déclaration suivante : « C’est d’abord à l’Église locale qu’incombe la responsabilité du Grand Mandat et non aux agences missionnaires ou aux confessions de foi. » Simultanément, 76 % des pasteurs et 50 % des laïques ont été fortement ou modérément en accord avec l’affirmation suivante : « Les agences missionnaires et les confessions de foi sont les mieux outillées pour s’occuper des missionnaires et de les superviser que l’Église locale. » (Aux questions, plus de 15 % des répondants laïques ont indiqué qu’ils ne connaissaient pas la réponse.) Si la plupart des évangéliques canadiens considèrent la mission comme étant la responsabilité de l’Église locale, ils reconnaissent l’importance significative du rôle des agences missionnaires et des confessions de foi dans ce domaine. Il y a du travail à faire pour repenser et renforcer ces partenariats.

L’une des questions du sondage consistait à demander aux pasteurs de nommer la priorité de leur congrégation d’après une liste de tâches missionnaires (cf. figure 4). Les participants ont choisi                  « la mission auprès des gens non atteints » comme étant la plus importante, suivie de celle du « secours lié à la pauvreté » et du « travail auprès de l’Église du pays » comme priorité du second et du troisième rang. La réponse à cette question a suscité des discussions chez les dirigeants d’agences missionnaires surtout en ce qui a trait à « l’évangélisation effectuée dans le monde musulman, hindou et bouddhiste », à  « l’envoi accru de missionnaires de carrière » et à la « traduction de la Bible » figurant respectivement au septième, huitième et onzième rang des priorités. Ces tâches ont généralement été reliées à la rubrique  « atteindre les non atteints. »

Alors comment les évangéliques canadiens comprennent-ils la mission de Dieu ? L’enquête a demandé aux participants de rédiger leur définition de la mission et a généré près de 1 000 réponses. Certains participants ont écrit des paragraphes à cette question. Rick Hiemstra, chercheur principal de ce projet souligne : « Il y a des points de vue divergents chez les évangéliques de l’EFC, sur ce que constituent les missions, qui vont de la définition utilisée (mission, mission, « missionales ») à la géographie entourant ce sujet (à l’étranger, chez soi ou les deux), aux activités missionnaires (missions traditionnelles ou autres activités). » Un fait a été démontré par cette enquête : la fréquentation régulière (assidue) de l’Église locale et la lecture de la Bible constituaient un important indicateur de l’engagement missionnaire accru. Quelle que soit la définition de la mission, le fait de consacrer du temps à la Parole de Dieu et à son peuple signifiera sans doute que vous vous engagez davantage à sa mission.

 

Si vous désirez obtenir de plus amples renseignements concernant l’étude du CEME, quatre des cinq rapports peuvent être consultés sur le site Internet de l’Alliance Évangélique du Canada.

Canadian Evangelicals and Short-Term Missions

Canadian Evangelicals and Long-Term, Career Missions: Calling, Sending and Training

Canadian Evangelicals and Mission Priorities

Canadian Evangelicals and Missions Promotion in the Local Church

Un cinquième et dernier rapport portant sur les définitions des missions sera bientôt publié. À la suite de cette publication, des renseignements anonymes seront offerts aux maisons chrétiennes canadiennes d’enseignement supérieur pour permettre d’approfondir les recherches.