Un regard rétrospectif pour aller de l’avant

silhouette of man with luggage walking into sunset; mosque to the left of pictureJe n’oublierai jamais le jour du 8 décembre 2017. À 9 h 30 ce matin-là, j’étais au ministère de l’Intérieur à Islamabad.

Une lettre avait été envoyée aux douanes à l’aérogare de Karachi et un exemplaire de celle-ci avait été expédié à notre adresse d’Hyderabad. Nous avions deux semaines pour quitter le pays.

Cette nouvelle amorçait un cheminement de transition imprévu pour nous, qui avions consacré 24 années au ministère. Nous avons d’abord versé des larmes : le Pakistan était notre maison, notre vie. Nous affectionnions l’équipe dont nous faisions partie : un groupe de 24 missionnaires provenant de sept pays différents, envoyés par huit agences. Nous aimions nos partenaires pakistanais, nos amis croyants, ainsi que nos voisins musulmans que Dieu avait rendus chers à nos yeux au fil des années où nous nous étions côtoyés et auprès de qui nous avions travaillé. Bien que notre situation particulière soit une première pour notre équipe du Sindh, d’autres missionnaires ailleurs vivaient de semblables circonstances. Comme nous, ils avaient œuvré pendant des années au Pakistan, certains plus longtemps que nous. Et maintenant, pour des raisons inexpliquées, le prolongement de leurs visas était refusé et ils avaient reçu l’ordre de quitter le pays.

Ce départ était doux-amer. À notre demande, le gouvernement du Pakistan nous a accordé deux mois plutôt que deux semaines pour refermer la porte de nos vies et de nos ministères. Ce qui nous a permis de consacrer du temps pour faire nos adieux à nos coéquipiers, nos partenaires du ministère et nos amis. Les Sindhis sont réputés pour leur générosité et leur hospitalité. Les dernières semaines de notre séjour là-bas sont gravées dans notre mémoire. Ils nous ont démontré l’amour des Sindhis déversé sur nous, leurs amis canadiens.

Nous demeurerons éternellement reconnaissants pour les nombreuses choses que nous avons expérimentées là-bas, élevant notre famille tout en y servant. Nous avons appris deux langues et goûté à l’une des meilleures cuisines du monde. Notre famille a pu parcourir des endroits uniques parmi les plus grandes destinations sur la planète, y compris ses vestiges. Nous avons tant appris sur nous-mêmes : nos faiblesses, nos forces, nos dons et ceux que nous n’avions pas ainsi que notre dépendance aux autres. Nous avons tant appris des autres : la souffrance, la persécution, les attentes, les besoins authentiques, l’amour, la générosité et le pardon. Nous avons appris ce que signifie servir les autres dans une culture si différente de la nôtre. De même que le partenariat avec d’autres confessions de foi, celui avec des agences missionnaires et des organismes paraecclésiastiques, avec des gens de cultures différentes et avec des chrétiens de tous milieux.

Nous avons appris ce qu’est la protection de Dieu lors des attaques terroristes, des menaces d’enlèvement, celle de la guerre, des attaques de Satan, des chrétiens amers, d’automobilistes téméraires, de la maladie et de la dépression. Même lors de situations de crise, comme le fait d’être volé à la pointe du fusil au milieu de la nuit après notre retour de l’aérogare a contribué à une profonde croissance de notre caractère. Elles se sont avérées être des occasions où Dieu a démontré sa souveraine présence et son amour pour nous. Par l’observation de bon nombre de missionnaires et d’enfants de ces derniers qui ont vécu et œuvré au Pakistan, pays où la vie est difficile, nous avons appris que l’amertume et le contentement sont tous deux des retombées possibles, issues de semblables circonstances.

Et ensuite ?

Eh bien, nous sommes au Canada, au beau milieu d’une démarche de réflexion et de réorientation et nous tentons de comprendre où Dieu désire que nous le servions. Le fait d’être privé de notre identité, de notre routine et d’un avenir précis dont nous avons été soudainement dépouillés s’est avéré très déstabilisant. Cependant, nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes pendant cette période. Cette étape supplémentaire de réflexion et d’interaction avec la famille, les mentors, les conseillers et les dirigeants à propos de nos dons et des perspectives de ministère nous a permis de croître de formidable manière.

Veuillez prier qu’au cours de cette transition, nous profitions de cette démarche aussi bien que des retombées qui en découleront. Nous avons confiance que Dieu a en réserve quelque chose de précis et qu’il désire nous utiliser d’une nouvelle manière. Nous sommes au beau milieu de cette démarche pour tenter de déterminer concrètement cette perspective !

— Terry Wiley est missionnaire auprès du Fellowship à l’étranger.

 

Mise à jour du ministère des Wiley :

Dave Marttunen, directeur du Fellowship à l’étranger nous donne une mise à jour sur le ministère à venir des Wiley :

"Depuis leur retour au Canada, les Wiley ont amorcé une démarche de discernement avec le Fellowship à l’étranger, avec des amis proches et d’importants sympathisants.

"Terry a reçu une invitation de la part de Ermias Mamo, Secrétaire général adjoint de l’Ethiopian Kale Heywet Church (EKHC) pour étudier l’éventualité de travailler avec eux. Ce groupe de 9 500 Églises a fondé récemment sa propre division missionnaire et a envoyé des missionnaires dans plusieurs pays d’Afrique ainsi qu’au Pakistan. Terry a discerné que ce mouvement évangélique dynamique pourrait profiter de l’expérience du Fellowship à l’étranger. Il se rendra bientôt en Éthiopie pour en savoir davantage sur cette occasion. Si tout va de l’avant à la suite de cette invitation, Terry sera l’accompagnateur du personnel missionnaire clé pour mettre au point des stratégies de déploiement pour leurs missionnaires. Nous sommes reconnaissants que Terry puisse se servir de son expérience pour aider un groupe d’Églises sur la même longueur d’onde pour l’envoi efficace et le soutien du personnel missionnaire bien formé pour l’avancement de l’Évangile."