Les autres promesses de Dieu
Nos attentes déterminent en grande partie notre bonheur ou notre satisfaction. Je me souviens par exemple, peu après notre arrivée à Almaty au Kazakhstan, lorsque quelqu’un a révélé, au cours d’une rencontre, combien la vie était difficile dans cette ville et que les gens éprouvaient des difficultés à s’adapter. Ma femme et moi furent surpris par cette déclaration; pour notre part, nous étions enchantés et trouvions la vie si facile là-bas. Nous avions des attentes différentes. La personne qui nous avait confié qu’elle trouvait la vie difficile à Almaty croyait qu’elle allait trouver le même genre de vie qu’aux États-Unis. Pour notre part, nous avions vécu onze années au Pakistan avant de nous installer à Almaty.
De la même manière, nos attentes de la vie chrétienne influenceront notre bonheur. Je crois que la plupart d’entre nous pensent au fond de nous (même si nous ne l’avouons pas) qu’en tant qu’enfants du Roi, nous pouvons nous attendre à avoir la paix du cœur, la joie, la prospérité, la santé et connaître du succès dans la vie, dans nos relations et dans notre ministère. Lorsque nous n’éprouvons pas ces choses, nous devenons ébranlés, et c’est alors que nous remettons en question la fiabilité de Dieu ou même notre propre foi.
Certaines de ces attentes sont fondées sur les promesses précises de Dieu. Par exemple, Jésus a dit à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. » Jean 14.27, Cb. Nous avons souvent tendance à nous approprier les promesses qui nous attirent et d’ignorer les passages qui nous présentent le revers de la médaille. Cette promesse de paix nous est donnée dans un contexte d’épreuve, comme nous lisons un peu plus loin : « Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde. » Jn 16.33, Cb. Ici, Jésus nous a donné une promesse qu’il y aurait des difficultés en arrière-plan de la paix. De même, dans Jean 15.18-21, il nous avertit qu’il y aura de la persécution.
Ce que je trouve dans ma vie, ce sont des rudiments de gloire plutôt que la gloire d’une manière constante. Il y a des miracles occasionnels et merveilleux, mais également des moments où les cieux semblent pareils à du bronze. J’éprouve des instants de paix, mais également des périodes où les difficultés prennent le dessus.
À l’heure actuelle, nous vivons une période de difficultés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre ministère. Ainsi, nous connaissons une augmentation de l’opposition gouvernementale envers les groupes religieux. En août dernier, notre statut de missionnaires accrédités nous a été enlevé, si bien que nous devons quitter le Kazakhstan chaque mois pour renouveler notre visa. Nous éprouvons des difficultés à obtenir les documents appropriés, et il nous a fallu séjourner la moitié du temps en dehors du Kazakhstan l’automne dernier. Il est particulièrement difficile de diriger et de planifier notre ministère avec de telles contraintes. Une nouvelle loi restreignant les religions a été votée en octobre, obligeant toute organisation religieuse à se réinscrire auprès des autorités, avec des règlements plus stricts et une censure plus grande encore. Le Centre of Hope (Centre de l’espoir, librement traduit), un ministère de relation thérapeutique destiné aux petits groupes dirigé par ma femme, Cheryl) ne pourra se réinscrire dans de telles conditions et devra donc fermer ses portes l’été prochain. De même, il sera difficile pour l’Église Internationale de demeurer ouverte, bien que nous espérions trouver le moyen de la maintenir en fonction. Sous les nouvelles directives gouvernementales, les journaux et la télévision font la promotion de cette nouvelle loi, soutenant qu’elle est nécessaire pour écraser le terrorisme et les effets nocifs des groupes « sectaires ». On parle beaucoup en mal des évangéliques. En réponse à ce nouveau climat, la direction de l’hôtel où nous nous rencontrons a résilié notre entente de location.
Il y a également des difficultés internes. Un employé mécontent a réussi à empoisonner l’atmosphère au Centre, si bien que nous avons perdu la plupart de nos bénévoles. La semaine dernière, deux hommes de bien avec lesquels j’avais fait un travail de suivi m’ont annoncé tous les deux qu’ils quittaient le pays. Ensuite, l’excellente assistante de Cheryl a également annoncé qu’elle quittait le Kazakhstan.
Alors que ces événements ont rivalisé entre eux pour troubler mon cœur, j’ai étudié 1 Pierre, qui a été écrit pour encourager les gens qui ont été « affligés par diverses épreuves » (1.6). Dans ce livre, il n’est pas question pour nous de nous attendre à être délivrés de telles épreuves, mais elles sont plutôt décrites comme quelque chose qui, prouvant l’authenticité de notre foi, présente de remarquables avantages lors de la révélation de Jésus-Christ. (1.7). En effet, l’un des thèmes de Pierre se réfère à l’exemple de Jésus qui a affreusement souffert lui-même avant sa glorification. (1.11, etc.)
La promesse de difficultés fait partie de l’enseignement de Jésus et j’aimerais pourtant qu’elle ne s’y trouve pas. Mais elle l’est. Jusqu’au retour de Jésus, nous allons souvent trouver sa paix au milieu des difficultés et non pas en dehors d’elles.
Cheryl et Peter Hambrey sont des missionnaires chevronnés auprès du Fellowship à l’étranger, ayant servi tant au Pakistan qu’au Kazakhstan.