La pause-café est terminée

Un extrait du message de notre président à Mission 48 en novembre dernier

People - Jones, SteveC’est avec humilité que je m’adresse à vous ce soir, quelque peu bouleversé par la tâche que le Seigneur et vous m’avez demandé d’accomplir. Je nourris l’espoir que vous me demanderez des comptes. Je m’attends également à ce que vous priiez pour moi alors que nous serons à la tâche. Mais de quelle tâche s’agit-il? Celle de s’engager constamment à la mission de Jésus. Nous devons faire des disciples de tous les gens au Canada et au-delà.

Jean 14 – 17 nous relate une conversation que Jésus a eue quelques heures avant sa mort. Le fait qu’il s’agisse là de ses dernières paroles augmente leur importance. Il nous faut ainsi entendre les mots, les thèmes, les principes et les commandements qu’il aborde dans ce passage. Notre roi, le Roi, désire que nous entendions ses dernières volontés, son testament concernant son Église. Je ne peux penser à aucune chose plus importante pour nous, en tant que Fellowship d’Églises qu’il nous faut entendre ces jours-ci.

[…] Ce passage est si important que certains ont surnommé Jean 17 le « Saint des Saints » du Nouveau Testament. À bien des égards, il s’agit d’un buisson ardent pour nous tous. Nous avons l’occasion d’entendre une importante conversation entre Dieu le Père et le fils de Dieu, la veille de la mort cruelle de Jésus. À quoi songeait-il?

Jésus soupire après son Père pour qu’Il le glorifie. Comment Jésus glorifie-t-il son Père? Il le dit clairement au verset 4 : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire.  » Quelle est donc cette œuvre que Jésus a accomplie, qui dissipe les ténèbres pour faire place à la gloire resplendissante et brillante de Dieu? Jésus la décrit au verset  2 : « […] afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent […] »

Au premier verset de ce passage, Jésus a demandé à son Père de lui donner la gloire. Dieu le Père a choisi de donner à son Fils un don : que « tous » ceux seraient rachetés par le Fils, par la puissance du Saint-Esprit deviendraient ainsi ses véritables frères et sœurs de la famille de Dieu. À huit reprises dans ce chapitre (aux versets 2, 6, 7, 11 et 24), Jésus nous parle du don qu’il a reçu du Père. Nous sommes précieux aux yeux de Jésus. En vérité, alors que Jésus est le cadeau d’amour du Père envers le monde, les croyants sont le cadeau d’amour que le Père fait à Jésus. Et il nous commande de partager dans cette œuvre de racheter l’humanité, l’œuvre de « faire de toutes les nations des disciples » (Mt 28.18-20) et que ceux-ci se reproduisent à leur tour.

Alors, que faisons-nous? Nous retournons au livre des Actes et nous lisons les merveilleuses histoires de croissance qui ont eu lieu au cours des 30 premières années de l’Église, comme par exemple la conversion de 3 000 âmes le jour de la Pentecôte. Mais si vous faites le compte de tous les gens qui viennent à Christ aujourd’hui et que vous divisiez ce nombre par 24 heures, vous obtenez 3 000 nouveaux croyants venant à Christ non seulement à chaque jour, mais aussi à toutes les heures. Ce qu’était l’apogée de la croissance de l’Église primitive soit 3 000 nouveaux croyants en un jour se produit maintenant toutes les HEURES d’une journée pour l’Église, tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Que faisons-nous pour accomplir cette œuvre? Quelle gloire donnons-nous au Père dans notre contexte canadien? Quelle est la nature des fruits que nos Églises, nos missionnaires et nos aumôniers récoltent? Les attentes de Jésus se lisent dans Jean 15.8 : « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruits […] »

Pourquoi cela ne se produit-il pas ici? Qu’est-ce qui changera cette situation? Nos pasteurs et nos leaders d’Églises sont la clé. En tant que président national, j’espère humblement nous appeler à la poursuite sans relâche de notre premier amour. Si la vérité doit être dite, une grande partie du christianisme canadien s’est dégénéré pour devenir un christianisme qui nous permette d’être chrétiens toute notre vie sans jamais devenir des disciples.

Que veut dire être un disciple?

Il s’agit d’une transformation complète du MOI. L’un des signes les plus évidents qu’une véritable relation de disciple se produit est que je veux ne pas vouloir ce que je veux… Au cours de l’année qui vient de se terminer, l’Église où j’ai été pasteur a cherché de manière proactive à vivre un renouveau spirituel véritable. J’ai été témoin et j’ai expérimenté quelque chose que je désire vivre encore et encore. Les programmes, les campagnes et les séries de sermons sont certes importants, mais ils peuvent nous distraire dans notre poursuite de notre premier amour. En fait, ils peuvent subtilement contaminer nos vies et nos Églises.

Il y a 150 ans, 500 personnes sont mortes du choléra en seulement dix jours dans un des quartiers de Londres, en Angleterre. Elles avaient été contaminées par de l’eau impropre. Un médecin de Victoria, John Snow a inspecté le voisinage et a été convaincu qu’une pompe… était la seule source de cette contamination. Au cours d’une assemblée publique émotive, il suggéra qu’on enlève le levier de la pompe, pour que personne ne puisse puiser de l’eau de cette source contaminée. Le levier fut retiré et c’est ainsi que l’épidémie de choléra fut enrayée. Le seul fait d’enlever le levier de la pompe améliora la condition humaine pour toujours. L’auteur canadien et avant-gardiste Leonard Sweet a écrit que les dirigeants de la chaîne Starbucks se sont rendu compte qu’ils avaient perdu leur « levier de pompe » d’origine et que le levier de rechange contrefait qu’ils utilisaient devait être changé… C’est ainsi que le 26 février 2008, aux États-Unis, les 7 100 succursales Starbucks ont été fermées pendant trois heures. La mission de Starbucks avait été contaminée…

Le PDG de Starbucks, Howard Schultz, a fait parvenir un courriel à tous ses employés en annonçant : « Nous fermerons tous nos magasins en activité aux États-Unis pour enseigner, transmettre et partager notre amour du café et de l’art de faire un expresso. Nous sommes passionnés par notre café. Et nous allons revoir nos normes de qualité sur lesquelles se fonde la confiance que nos clients témoignent envers notre café et envers nous tous. » C’est ainsi que Starbucks a fermé brièvement ses portes pour que ses employés se redécouvrent et se consacre à nouveau à son premier amour  :  l’expertise du café.

Est-ce que je veux sous-entendre qu’il nous faut prendre une pause-café maintenant? Non. Sous de nombreux aspects, je crois que notre ministère national du Fellowship vient de prendre non pas une pause-café de trois heures, mais bien de trois ans. Ces dernières années ont été consacrées à découvrir le levier de la pompe qui a contaminé notre mouvement. Ces dernières années ont été dédiées à redémarrer notre mouvement.

Selon moi, notre ancien président John Kaiser ainsi que notre ancien président par intérim le pasteur Ernest Kennedy ont fait un travail remarquable en identifiant le levier de la pompe et en le remplaçant avec quelque chose qui a commencé à aider notre mouvement à être plus efficace. Ce n’est pas qu’il était complètement paralysé. Nous avons implanté 87 Églises dans les années 90. Et dans la première décennie du XXIe siècle, notre région du Québec à elle seule a cherché à implanter 100 Églises de plus. Dernièrement, un autre de nos anciens présidents, Terry Cuthbert, qui s’est impliqué intensément à cette tâche colossale, a rapporté que 97 nouvelles Églises ou groupes de prédication ont été mis sur pied au cours de cette décennie. Et ce, malgré ces gains d’importance, il a été reconnu que nous avions 500 Églises pendant deux décennies et que nos ministères nationaux ont souffert de manière importante et d’attrition.

Mais au cours de l’année dernière, un nouveau modèle a été adopté qui définit clairement les domaines de travail national et régional. Les régions sont consacrées à la santé, au leadership ainsi qu’à la multiplication des Églises. Le national est consacré aux ministères à l’étranger, à celui des francophones, à celui de l’aumônerie et à celui du soutien. Un nouveau modèle de gouvernance a été adopté et des changements de structures ont été apportés. Des règlements ont été réécrits et approuvés. Une nouvelle vision a été inaugurée en 2007. Mais nous avons expérimenté un hoquet ces derniers mois, qui a fait obstacle à notre élan.

Je veux qu’une chose soit claire… LA PAUSE-CAFÉ EST TERMINÉE!

General - Coffee BreakNotre conseil national a accompli un excellent travail en supprimant le levier de la pompe, les obstacles dans la structure et la gouvernance qui a freiné notre Fellowship national et qui l’a empêché d’accomplir pleinement l’œuvre que Jésus est venu réaliser (Jn 17.4). Le levier a été remplacé pour que nous poursuivions la mission de Jésus. Il est temps que l’effet de la caféine se propage dans nos veines et que nous renouvelions notre engagement envers notre premier amour et notre raison d’être, soit celle d’aimer Jésus, et d’aller et de faire des disciples ici au Canada et partout dans le monde!

Je n’ai pas une vision nouvelle, toute fraîche à vous présenter à ce congrès… mais j’ai cependant quelques promesses à vous faire : celle de vous rencontrer et de tous vous encourager à rencontrer le Seigneur.

Au cours des douze prochains mois, j'entrevois faire une tournée d’inspection de la famille qui compose le Fellowship. J’ai l’intention de vous entendre et d’écouter le Seigneur. Mon objectif dans les prochaines années est de former un rêve pour notre Fellowship, en collaboration avec nos régions et nos Églises. Nous allons découvrir ensemble le rêve de Dieu envers nos ministères régional, national et à l’étranger, pour nous assurer que nos Églises croissent, qu’elles se multiplient et qu’elles soient florissantes ici au Canada ou même outre-mer.

Je prévois passer la prochaine année en retirant une page du schéma tactique de l’entraîneur Néhémie et d’inspecter le terrain, les gens et le mur. Nos régions ont récemment mis sur pied de nouveaux projets. Notre ministère national a achevé de mettre en place une nouvelle structure. Je crois que mes deux prédécesseurs John et Ernest ont réellement bien servi en réparant la structure. Je crois que nous allons trouver que beaucoup des nombreuses brèches dans le mur ont été déjà été colmatées. Une nouvelle structure, un nouveau modèle de gouvernance, des principes directeurs, des règlements approuvés et un nouveau modèle sont tous en place. Nous avons besoin de faciliter la communication entre eux et de montrer combien ces changements nous ont rendus plus forts. Mais ils sont tous déjà en place.

Et nous allons poursuivre notre démarche, en ciblant et en précisant comment ces changements ont mieux défini les différents rôles et responsabilités de notre ministère national et régional envers vos Églises. Réjouissons-nous que les brèches dans le mur aient été réparées. Dieu nous a amenés jusqu’ici, réjouissons-nous en cela!

[…] bon nombre de nos Églises ont terminé leur évaluation et cherchent à être en santé et Dieu voulant, à la fin de 2012, nous aurons implanté 22 Églises au Canada et ailleurs en tout juste deux ans. Nous sommes maintenant un organisme de 507 Églises auquel s’ajouteront dix autres Églises cette année.

Nos régions se sont restructurées ou sont en train de le faire. Notre région du Pacifique est la dernière à recevoir une affirmation positive pour leur nouveau plan stratégique.
Notre ministère national a achevé sa nouvelle structure et son nouveau modèle.
Il est temps d’augmenter notre indice d’octane, notre taux de caféine dans notre moteur. La pause-café est terminée.

Au cours de la prochaine année, nous allons rêver ensemble. Qu’est-ce que le Seigneur pourrait demander à notre Fellowship d’accomplir partout au pays et parmi les groupes de personnes les moins atteintes dans le monde? Comment pourrions-nous glorifier Dieu?

L’engagement

Néhémie s’est conformé à un plan pour découvrir le rêve. La première étape dans son schéma tactique consistait à définir la tâche… Dans Néhémie 2.13-15 nous lisons qu’il a inspecté les murailles et a recueilli de l’information. La seconde étape est mentionnée dans Néhémie 2.17, « Je leur dis […] »; il fait référence aux leaders d’importance, soit le groupe de concertation pour aider Néhémie à découvrir le rêve. Enfin, dans Néhémie 3, nous découvrons qu’il a organisé la main-d’œuvre qualifiée en douze groupes de travail. Grâce à ces groupes, les gens ont pu nourrir le plus grand sentiment d’appartenance à ce rêve. Néhémie était un contremaître hors pair. Priez pour votre conseil national, le personnel national et les directeurs régionaux alors que nous veillerons à l’intendance de cette tournée d’inspection au cours de l’année qui vient.

L’appel

J'envisage inciter et encourager chacun d’entre nous à prier et être renouvelé spirituellement en tant que leaders. Nous avons besoin de retourner à notre  « premier amour. » Nous avons une bonne structure, un bon modèle de gouvernance, des principes directeurs, de solides ministères, de magnifiques bâtiments d’églises et un personnel qualifié partout au pays et dans le monde. Mais qu’en est-il de l’état de nos cœurs? Que Dieu ait miséricorde envers nous si nous ne menons pas ceci de la bonne façon! Le renouvellement doit commencer avec les leaders de notre  mouvement : des frères et sœurs bouillants pour Jésus. Autrement, nous serons dans l’eau chaude et nous deviendrons un groupe d’Églises de second ordre maintenu artificiellement en vie, évoquant les    «  jours glorieux  » plutôt que de donner GLOIRE à Jésus le roi plutôt que de poursuivre le rêve qu’il chérit pour l’humanité entière.

Engageons-nous donc tout entier envers notre « premier amour »

Jésus a averti l’Église d’Éphèse dans Ap 2.1 – 7 que ces chrétiens avaient négligé leur « premier amour » à cause de leur OCCUPATION : ils étaient occupés à accomplir l’œuvre du Seigneur. Il n’est certes pas mauvais d’être occupés, mais cela ne doit pas prendre la place des relations interpersonnelles. Pendant 30 ans, l’Église d’Éphèse avait été occupée à exercer une influence significative dans la ville et la région. Cependant, Jésus a observé leurs occupations et a dit : « Si vous ne ralentissez pas votre rythme, vous allez faire sombrer votre foi. » Oui, nous sommes fidèles, mais nous allons perdre notre efficacité si nous perdons de vue notre cible. Nous ne pouvons être trop occupés à faire de bonnes œuvres au risque de perdre notre objectif qui devrait être le PREMIER dans notre vie.

En quatrième secondaire, j’ai suivi un cours de physique. J’étais très inquiet. Mais mon père était bon en mathématiques et connaissait les théorèmes, et il a essayé de m’aider. Il était calme et patient lorsqu’il s’asseyait près de moi. Tant que mon père était à mes côtés, je comprenais la physique. Tout semblait si clair lorsque papa était près de moi, même les affreux problèmes comme celui-ci : « Si Steve prend un train qui voyage à 100 km à l’heure et qu’il a 1 042 pommes et qu’il donne 5,7 pommes à un étranger toutes les 29 minutes, combien de pommes aura Steve lorsqu’il atteindra la maison de ses parents située à 975 kilomètres de là? »

Je pensais : pourquoi n’a-t-il pas pris l’avion? Et pourquoi emporter toutes ces pommes?
Cependant mon père essayait patiemment de m’aider à me concentrer sur ce qui était vraiment important dans ce problème. Il m’aidait à me concentrer. Il m’encourageait et me gardait sur la voie. Il était capable de le faire, car nous étions liés l’un à l’autre.

Soyons liés à notre « premier amour »

Et si nous le sommes, le Canada n’a qu’à bien se tenir! Trente mille personnes par jour en Chine, vingt mille personnes en Afrique, dix mille personnes en Amérique du Sud. Pourquoi pas un autre dix mille personnes au Canada francophone et anglophone?

Ac 2.12 – 13 nous dit : « Tous étaient hors d’eux-mêmes et perplexes et se disaient les uns aux autres : Que veut dire ceci? Mais d’autres se moquaient et disaient : ils sont pleins de vin doux. »

Les Canadiens nous regardent et se disent, comme les gens le jour de la Pentecôte : « Que veut dire ceci? »

Lorsque j’étais un jeune adolescent, je me suis joint à une équipe de voile avec mon père et nous sommes allés sur le lac des Deux-Montagnes pour participer à une course à voile. J’étais très motivé. Arrivés là-bas, il faisait chaud et ensoleillé; mais il n’y avait aucun vent. Nous avons monté à bord de nos bateaux, nous regardant les uns les autres alors que nos bateaux ne bougeaient pas. Puis notre capitaine a tourné le gouvernail et nous nous sommes éloignés du groupe. Les autres se demandaient ce que nous allions faire. Nous les entendions dire : « ils ont trop bu! » Nous leur avons répondu : « Il n’est que neuf heures ». Nous avons cependant obéi à notre capitaine. Il nous a dit : « Allez-y! » (Je crois qu’un jour, Jésus nous a dit aussi d’y aller!) et c’est ainsi que nous sommes partis.

Nous nous sommes rendu compte très vite où il nous conduisait. Avant que nous nous en rendions compte, il avait aperçu une région du lac où le vent soufflait. Nous étions très loin du groupe quand soudain le vent s’est élevé. Le capitaine a lancé ses ordres et nous nous sommes mis à l’œuvre, le vent dans les voiles. Il nous ordonna d’abaisser le petit foc et de hisser l’immense foc ballon qui s’est immédiatement gonflé sous l’effet du vent. Tel un couteau, notre voilier brisait la surface de l’eau. Notre capitaine nous cria de mettre en pendant les côtés du bateau pour éviter qu’il ne ballotte et ne chavire. J’étais enchanté, encensé. J’avais soif! Je me suis alors penché par-dessus le bateau et j’observais l’eau. J’allais porter de l’eau à mes lèvres quand notre capitaine s’est écrié : « Jones, que je ne te voie boire, tu ralentirais le bateau. » Ma petite main pourrait nous faire perdre la course.

Un petit égarement peut faire ralentir notre marche en avant

J’ai remis ma main sur la rampe et j’ai vu les autres marins, dans leurs voiliers qui voguaient très lentement; j’observais, émerveillé et perplexe, me demandant : « Que veut dire tout cela? » tandis que notre voilier les dépassait vers le fil d’arrivée.

Mes amis, la pause-café est terminée. Les structures sont en place. Il est temps de poursuivre notre mission. Les meilleurs jours de notre Fellowship, ses jours de gloire, sont encore à venir.